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Antoine Gallimard justifie la disparition de la revue "Les Temps modernes"

Antoine Gallimard - Photo Olivier Dion

Antoine Gallimard justifie la disparition de la revue "Les Temps modernes"

Dans une tribune publiée par Le Monde, Antoine Gallimard justifie sa décision de fermer la revue Les Temps modernes fondée par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Elle devrait survivre sous une formule plus légère, "dont les contours restent à préciser". 

Par Pierre Georges
avec AFP Créé le 22.05.2019 à 20h59

"La revue Les Temps modernes n'était plus ce lieu de rencontre entre le questionnement critique et le public", a expliqué mercredi 22 mai l'éditeur Antoine Gallimard dans une tribune publiée sur le site du Monde, justifiant la disparition de la revue fondée après guerre par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. "Si ma décision est (...) prise de ne pas garder la périodicité des Temps modernes, elle ne l’a pas été aisément. Il n’y a aucun plaisir à éteindre la lumière même vacillante d’un foyer", écrit aussi Antoine Gallimard dans une tribune publiée sur le site du Monde.

Fondée après la Seconde guerre mondiale par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, dirigée jusqu'à sa mort en juillet 2018 par Claude Lanzmann, la revue avait pour ambition "d'apporter une intelligence globale du monde". Elle a abrité des signatures prestigieuses: Raymond Aron, Michel Leiris, Maurice Merleau-Ponty ou encore Jean Paulhan. L'écrivain afro-américain Richard Wright, l'Italien Alberto Moravia, les Américain William Faulkner et James Agee, Boris Vian, Raymond Queneau, Jean Genet ont collaboré à la revue dont le dernier numéro (le n°700) a paru en décembre.

Claude Lanzmann, "âme et charpente de la revue" 

Depuis la disparition de Claude Lanzmann, "âme et charpente de la revue", celle-ci n’était plus incarnée, estime Antoine Gallimard. "Parfois, malgré tous les efforts, un constat s’impose: telle voix ne porte plus, tel instrument a perdu son timbre. C’est ainsi que les collections s’arrêtent. C’est ainsi que les revues s’éteignent", a ajouté l'éditeur en mettant en avant "le recul des ventes et des abonnements".

"On peut le regretter, bien sûr. Mais ce constat appartient à mon quotidien d’éditeur. Je me fais dès lors une obligation de chercher ces formes et ces circuits nouveaux où les attentes des lecteurs se tiennent", a-t-il plaidé.

Selon les membres du comité de rédaction de la revue, la maison Gallimard "envisage une formule plus légère: une collection de trois volumes thématiques annuels, dont les contours restent à préciser".

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