Hellfest. Londres 1888. George, première victime de cette histoire, remonte sa braguette et le temps pour lancer ce nouveau volume des aventures du Bourbon Kid, alias JD, voire John Doe ou Jack Daniels pour ses rares intimes, éradicateur de vampires et tueur justicier fâché avec la déontologie policière. La date convoque bien entendu le fantôme de Jack l'Éventreur. Les prostituées vont morfler et le grand-guignol est de retour. Depuis Le livre sans nom en 2010 (Sonatine), suivi depuis par une dizaine d'autres uppercuts déjantés, l'auteur Anonyme, et possiblement britannique, nous régale de ses dérives immorales et singulières. En un genre de western foutraque, le Kid nettoie cette fois la ville de Despair (« désespoir » en VF), sorte de caricature d'un Midwest américain faisandé. Agacés par le clonage de leur copine Jasmine, le Dead Hunter et ses acolytes défouraillent à tout-va et mettent ainsi fin à la Seconde Guerre mondiale. Tous les nuisibles réels ou chimériques quittent le tableau dans des flots d'hémoglobine toujours endigués par des rires carnassiers plus noirs que jaunes. Le n'importe quoi goguenard est constant, à l'instar de ces chiottes crasseuses qui servent de portails spatiotemporels, en tout lieu, en toute époque. Autour de la piste d'un club de strip-tease galeux se côtoient Jack l'Éventreur, Adolf Hitler, Robert Johnson et plein d'autres lieutenants du Diable ressuscités. L'affrontement des protagonistes est délirant, avec le Bourbon Kid aux avant-postes sanglants dès que le vampire est là. Futile certes, mais qu'un peu de transgression fait du bien !
Noir comme l'enfer
Sonatine
Traduit de l'anglais par Cindy Colin Kapen
Tirage: 18 000 ex.
Prix: 23,90 € ; 464 p.
ISBN: 9782383992370
