Bertelsmann peut dire merci au porno soft: la trilogie Fifty stades of Grey, le désormais célèbre best-seller de E.L. James vendu à plus de 70 millions d'exemplaires dans le monde (paru chez Lattès en France), a boosté de manière significative les résultats de sa filiale Random House, rejaillissant sur l'ensemble des résultats du groupe de Gütersloh.

Bertelsmann n'a pas encore officiellement communiqué son bilan pour l'année 2012 (la conférence de presse est prévue le 26 mars) mais comme l'an dernier, des indiscrétions ont filtré, rapportées par le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ainsi, Random House afficherait un record historique en doublant pratiquement son résultat d'exploitation (EBIT) en un an, passant de 185 millions en 2011 à 300 millions d'euros en 2012. Et cela, grâce au succès spectaculaire et planétaire des romans de E.L. James.

L'ascension ne s'arrêtera pas là puisque, après l'annonce en octobre dernier d'une fusion entre Random House et Penguin, la filiale du britannique Pearson, la nouvelle structure, nommée simplement Penguin Random House, se prépare à devenir le numéro un de l'édition mondiale dès 2013. Après une première décision favorable rendue en février par la justice américaine, les autorités de la concurrence australienne viennent de donner leur feu vert sans restriction.

Les autres branches de Bertelsmann enregistreraient en 2012 des résultats beaucoup plus mitigés que la filiale d'édition. D'après des informations communiquées fin janvier par le Groupe, le chiffre d'affaires atteindrait environ 16 milliards d'euros, avec un bénéfice d'exploitation de 1,7 milliards d'euros, maintenu au même niveau qu'en 2011. Différentes branches, dont RTL Group (télévision, radio), Grüner + Jahr (presse), et la branche imprimerie et services, enregistrent des baisses de rentabilité assez nettes.