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Angoulême : BD franco-belge in english

Le festival d’Angoulême 2014 a été marqué par l’engouement des Anglo-Saxons pour la BD franco-belge. - Photo 9eArt/Jorge Fidel Alvarez

Angoulême : BD franco-belge in english

Le marché des droits à Angoulême a été l’occasion de confirmer l’engouement des Anglo-Saxons pour la bande dessinée franco-belge. Tintin ou Lucky Luke sont traduits en anglais, mais aussi des albums plus récents comme Quai d’Orsay ou Pénélope Bagieu.

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Par Anne-Laure Walter
Créé le 07.02.2014 à 11h49

Publishers Weekly, l’équivalent de Livres Hebdo aux Etats-Unis, avait pour la première fois envoyé un reporter pour couvrir le Festival international de la BD d’Angoulême du 30 janvier au 2 février. Quand on connaît l’imperméabilité du marché américain, la présence d’Heidi MacDonald a valeur de symbole. Elle avait invité à un débat quatre éditeurs - trois américains (Magnetic Press, First Second et Insight Editions) et un britannique (Titan) - pour parler de la BD franco-belge et des traductions. Car les échanges progressent. "La venue d’éditeurs américains à Angoulême a contribué à cette démocratisation en montrant la pluralité et la créativité du marché européen, mais aussi en renvoyant l'image d’un marché où la BD fait partie du quotidien de chacun, ce qui n’est pas le cas aux Etats-Unis ou en Angleterre", constate Etienne Bonnin chargé des droits chez Glénat. Ce que confirme Sylvain Coissard, agent qui s’occupe notamment de Futuropolis et Gallimard, notant aussi une "croissance mesurée mais réelle. Les Américains prennent désormais notre BD en considération et nous venons par exemple de vendre En cuisine avec Alain Passard de Christophe Blain à Chronicle books." Pour Sophie Castille (Dargaud, Dupuis, Lombard), l’anglais constitue la quatrième langue dans les ventes. Ce ne sont pas des échanges énormes, mais depuis 2009 ils ont progressé de 349 % vers la Grande-Bretagne, et de 330 % vers les Etats-Unis. Self Made Hero s’apprête ainsi à publier Weapons of mass diplomacy (Quai d’Orsay).

Les Anglo-Saxons lisent Tintin ou Lucky Luke mais le spectre s’élargit avec des romans graphiques et depuis peu de la jeunesse et des BD pour le public féminin. "Nous essayons d’implanter la BD pour filles et non uniquement pour geeks, explique Calista Brill de First Second. Nous trouvons notre bonheur en France, de la chick-lit en comics, et publions bientôt Pénélope Bagieu." Mike Kennedy vient de créer Magnetic Press dont les deux premiers titres sur les 25 annuels seront des traductions du français, deux albums de J.-D. Morvan, Naja et Zaya. En Grande-Bretagne, Titan, qui vend aussi aux Etats-Unis (l’étroitesse du marché fait que la plupart des éditeurs diffusent des deux côtés de l’Atlantique), lancera dans l’année une collection de romans graphiques traduits. Le marché britannique est en plein développement, note, chez Casterman/Fluide glacial, Caroline Boixeda. "Jonathan Cape traduit les albums de Bastien Vivès et Titan le Transperceneige. " Et les ventes suivent. L’anglais Cinebook qui puise tout son catalogue dans celui de Média-Participations a vu ses ventes progresser de 30 % en 2013.
Anne-Laure Walter

 

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