Bande dessinée

Le Grand prix d'Angoulême pour Bill Watterson, Calvin et Hobbes

Bill Watterson et ses deux personnages, Calvin et le tigre Hobbes

Le Grand prix d'Angoulême pour Bill Watterson, Calvin et Hobbes

L'Américain Bill Watterson, le créateur de Calvin et Hobbes, couronné par le Grand Prix d'Angoulême, était opposé à Katsuhiro Otomo et Alan Moore.

Par Vincy Thomas
avec afp Créé le 02.02.2014 à 18h23

L'Américain Bill Watterson, 56 ans, a reçu le prestigieux Grand Prix d'Angoulême, au 41e Festival international de la Bande dessinée. Les autres finalistes pour le Grand Prix étaient le Japonais Katsuhiro Otomo (Akira) et le Britannique Alan Moore (Watchmen).

Sa série mythique Calvin et Hobbes, un comic strip, met en scène le quotidien d'un enfant de six ans et son tigre en peluche qui s'anime quand les adultes ne sont plus dans les parages. A l'inverse de Calvin, bavard et prêt à faire toutes les bêtises, Watterson est timide et très discret. Il est l'auteur d'une unique oeuvre, qui n'aura duré que dix ans.

Passionné de dessin, il est engagé comme dessinateur de presse (Cincinnati Post) après des études de sciences politiques. Après un licenciement et une série d'échecs, il publie la première planche de Calvin et Hobbes le 18 novembre 1985. Le comic strip sera rapidement diffusé dans tous le pays, passant de 130 quotidiens américains à 2400 journaux dans le monde entier. La série est traduite dans une quarantaine de langues, puis publiée sous forme d'albums, vendus à plus de 30 millions d'exemplaires.

En France, depuis 1991, Hors Collection a édité toutes les aventures de Calvin et Hobbes en 24 volumes, d'Adieu, monde cruel! à Cette fois, c'est fini! en 2005.

La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.

Car le 31 décembre 1995, en pleine gloire, Bill Watterson met un point final aux aventures de l'espiègle Calvin et de son tigre sarcastique, pour se consacrer à la peinture et à sa famille. En janvier 1996, Bill Watterson retourne vivre à Chagrin Falls, la ville de son enfance, avec sa femme et leurs chats, et tente de retrouver son anonymat. "C'est une marque de respect et de gratitude envers mes personnages de leur dire au revoir au sommet de leur art, dit-il. Et je veux croire que Calvin et Hobbes prennent d'autant plus de bon temps maintenant que je ne suis plus sur leur dos !".  "Ce n'était pas une décision facile à prendre et je pars avec une certaine tristesse. Mes centres intérêts ont changé" justifiait-il dans son message d'adieu à ses lecteurs, ajoutant qu'il souhaitait travailler sans subir des compromis artistiques.

Tout au long de sa courte carrière, il refuse la commercialisation de son binome, les produits dérivés comme les adaptations audiovisuelles. Mais son contrat signé à ses débuts l'oblige cependant à céder tous ses droits à l'agence Universal Press Syndicate. Après un dur combat, il finit par récupérer les droits de ses personnages en 1990 et met ainsi un terme à toutes les propositions de T-shirts et autres babioles. Puriste, il était très critique sur l'évolution de la place des comic strips dans la presse mais aussi sur les dérives mercantiles de certains de ses confrères. Tout juste autorise-t-il des expositions avec des planches de sa série.

"Ecrire et dessiner sont des actes lents, réfléchis, qui ne souffrent aucune distraction", écrit-il dans la préface d'une Intégrale Calvin et Hobbes, parue fin 2013 (toujours chez Hors Collection), où il explique comment il fuit les médias, avides d'interviewer un auteur jugé inaccessible.

En 1992, Watterson avait déjà reçu le prix du meilleur album étranger au Festival d'Angoulême, en plus de nombreux autres prix internationaux qui lui rendront hommage, dont un Will Eisner Award et deux fois le prix de Cartoonist of the Year aux Etats-Unis.

Enfin, signalons que son oeuvre a été analysée par Cathy Parc dans Calvin et Hobbes de Bill Watterson : la philosophie du quotidien, publié à L'Harmattan en septembre dernier.

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