En septembre, le commerce du livre allemand marque une légère augmentation de 0,8% par rapport à la même période de 2011, ventes en librairies et en ligne confondues (source GFK). Les progressions sont particulièrement significatives pour la littérature générale (+5,3%) et pour le format poche (+4,8%). C'est le premier résultat positif après des mois de recul de l'activité du livre.
Voilà de quoi encourager les professionnels alors que la Foire du livre de Francfort bat son plein, et que les bilans les plus mitigés sont commentés. A l'occasion de la manifestation annuelle, la société d'audit PwC a diffusé des prévisions pour l'année 2012, en annonçant un chiffre d'affaires de 9,6 milliards d'euros pour le livre, stable par rapport à l'année précédente. «Le marché du livre est actuellement l'une des branches les plus stables dans le secteur des médias, et en outre, il est relativement indépendant de la conjoncture», déclare Werner Ballhaus, responsable du département technologie médias et communication de PwC en Allemagne.
Mais, pour la première fois, le circuit classique de la librairie représente moins de 50% de l'activité. Selon PwC, la librairie traditionnelle perd progressivement de sa position dominante, au profit de la librairie en ligne qui représente environ 15% des achats. Par ailleurs, l'organisme prévoit, jusqu'en 2016, une baisse annuelle de 1,5% des ventes de livres de littérature générale en version papier au profit du livre numérisé. Ce secteur devrait déjà progresser en 2012 de 260% à 175 millions d'euros pour atteindre 13% de l'activité à l'horizon 2016, si l'on s'appuie sur les ventes en constante progression des liseuses et autres tablettes multifonctions.
Montrant malgré tout sa confiance en l'avenir, Gottfried Honnefelder, président de l'organisme interprofessionnel le Börsenverein, a lancé un véritable plaidoyer pour la librairie indépendante lors de son discours d'inauguration de la Foire du livre : «Une nation cultivée a besoin de librairies traditionnelles», devait-il notamment déclarer.