"Nous sommes en Zaporozhets, une voiture orange, moche, bossue, qui fait beaucoup de bruit, c’est tôt le matin et ça réveille tout le monde." La première phrase du roman autobiographique d’Aliona Gloukhova,
Dans l’eau je suis chez moi, que Verticales publie le 11 janvier, offre une plongée dans la Biélorussie de la fin des années 1990. La primo-romancière s’inspire de la disparition tragique de son père, emporté par la mer lors d’un naufrage en novembre 1995, alors qu’elle n’est qu’une enfant. L’adulte tente de recomposer ses souvenirs de l’époque, et se lance dans une contre-enquête littéraire sur celui dont le corps n’a jamais été repêché.
Dans ce
"premier roman d’une grande justesse", écrit Sean J. Rose dans son
avant-critique pour
Livres Hebdo,
"'a disparu' sont les mots mystérieux, pleins de précaires espérances virevoltant dans la tête de l’enfant et de la future adulte qui remplira ce vide par d’autres mots". Aliona Gloukhova explore et décortique chaque détail, comme pour combler les lacunes de la mémoire. Entre souvenirs réels et imaginés, le roman capture l’insoutenable attente du père disparu.
Née à Minsk (Biélorussie) en 1984, Aliona Gloukhova a suivi des études d’Arts visuels à l’Université de Saint-Pétersbourg avant de travailler comme traductrice, journaliste, enseignante et organisatrice culturelle. En 2015, elle obtient un Master de création littéraire à l’Université Paris-8 Saint-Denis. Les faits qui ont inspiré
Dans l’eau je suis chez moi font l’objet d’un documentaire réalisé par Etitza Gueorguieva, qui devrait être achevé au printemps 2018.