Édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef

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De la rentrée littéraire qui s’annonçait, nous disions fin juin qu’elle serait plus compacte, ouverte et stimulante. Si l’on en croit ses résultats commerciaux, le public a été sensible aux efforts des éditeurs pour composer des programmes exigeants et diversifiés, et des libraires pour les mettre en scène. Même si les déçus sont forcément plus nombreux, il n’est pas anodin que 49 des 589 romans de la rentrée soient apparus, ne serait-ce qu’une semaine, et le plus souvent plus longtemps, dans nos palmarès hebdomadaires des meilleures ventes.

Ces succès sont d’autant plus significatifs que la percée d’un titre de littérature repose aujourd’hui plus que jamais sur une alchimie complexe. Elle met en jeu la personnalité de l’auteur, la notoriété et le lectorat qu’il a déjà acquis, l’information et la conviction des prescripteurs en amont, le timing du lancement, l’articulation des leviers représentés par les critiques, les interventions des auteurs dans les médias, leurs tournées dans les librairies ou les salons, les sélections des prix et les prix eux-mêmes. Sans oublier… le hasard et la chance.

La cache en tête, les cinq premiers romans qui ont émergé à la rentrée 2015 témoignent chacun à sa manière de cette nécessité de combiner des moyens extrêmement divers pour espérer atteindre le succès. A une époque où un nombre restreint de best-sellers donnent le la des ventes de romans, ils manifestent plus encore que les autres l’appétence du lectorat pour la découverte, et soulignent la capacité de chaque rentrée littéraire à porter son lot de surprises. Leurs performances font ressortir aussi l’engagement sans faille de leurs éditeurs. Dans ce secteur plus que dans les autres, ceux-ci peuvent difficilement limiter leur rôle à la phase qui précède la parution d’un titre s’ils veulent lui assurer de toucher son public.

11.12 2015

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