Enfin une bonne nouvelle : en 2012, les exportations de livres français se sont plutôt bien tenues. Une performance non négligeable alors qu’elles représentent bon an mal an, selon le SNE, près d’un quart du chiffre d’affaires de l’édition.
Après un léger retrait en 2011 par rapport à 2010, le chiffre d’affaires réalisé à l’extérieur de l’Hexagone est reparti à la hausse avec une progression de 1,6 %, selon les statistiques douanières que nous analysons dans ce numéro. A comparer au recul de 1,5 % du marché intérieur pendant la même période. Les pays du Maghreb, le Proche-Orient et l’Asie figurent parmi les régions du globe où la demande en livres français progresse le plus fortement. La Turquie, en plein essor économique, se place désormais au vingtième rang des trente principaux marchés de l’édition française.
Derrière ces statistiques, le lien entre crise économique et diffusion du livre français à l’étranger apparaît nettement. Parmi les pays non francophones, c’est en Allemagne et en Suède que la consommation de livres français progresse le plus. En revanche, nos principaux marchés, représentés par la Belgique, la Suisse et le Québec, régressent au même rythme que notre marché intérieur, même si la Belgique réalise toujours à elle seule presque le tiers du chiffre d’affaires à l’export de l’édition française.
Les libraires belges, eux, ne sont pas à la noce. Ils profitent de la San Jordi, leur patron, qui grâce à l’association Verbes, se fêtera ce samedi 27 avril dans plus de 500 librairies françaises et francophones, pour alerter les pouvoirs publics sur leur fragilité. « Quel libraire belge n’a pas rêvé un jour de passer la frontière, de s’exiler en France pour exercer sa profession dans un pays où des mesures énergiques ont été prises pour protéger le commerce des livres ? » écrivent ainsi avec humour les responsables de la librairie Pax, de Liège, dans une lettre ouverte à la ministre de la Culture de la fédération Wallonie-Bruxelles. Reconnaissant qu’il n’y a pas beaucoup de Depardieu parmi eux, ils réclament une loi sur le prix unique du livre et la suppression de la tabelle, ce système qui, sous prétexte qu’ils franchissent une frontièrew, renchérit le prix des livres français. Pour doper encore l’export.