Belgique

A céder depuis 2014, les deux dernières librairies sous enseigne Libris Agora détenues par la branche belge d’Actissia, à Louvain-la-Neuve et à Namur, ne sont finalement plus en vente. Après avoir reçu seulement deux candidatures en deux ans, de la Fnac à Namur et de la papeterie Ciaco à Louvain-la-Neuve, et qui ont toutes deux achoppé en raison de différends immobiliers avec les propriétaires des locaux, la direction d’Actissia a décidé de conserver les deux points de vente dans son giron. "Nous avons fait le tour du marché des acheteurs potentiels", indique Nicolas Lebeau. Le directeur général d’Actissia Belgique justifie également sa décision par "l’impossibilité de laisser nos équipes dans une situation de souffrance liée à une hypothétique vente ; une situation financière assainie suite à la fermeture des magasins qui perdaient de l’argent ; et la volonté de notre président, Adrian Diaconu, de se recentrer sur le livre".

Désormais à l’équilibre, les deux librairies, qui figurent parmi les plus importantes de Belgique avec des chiffres d’affaires de 3,2 millions d’euros pour Namur et 4,3 millions pour Louvain-la-Neuve, vont donc faire l’objet de nouveaux développements pour trouver leur place au sein de l’écosystème d’Actissia, notamment dans le digital. D’ici à la fin 2016, elles seront dotées d’un site Internet "plus marchand", assure Nicolas Lebeau, qui réfléchit aussi à l’implantation d’une solution d’impression à la demande dans une "logique à la fois économique et écologique". Autre changement majeur, les deux points de vente seront rebaptisés cet été, Actissia ne pouvant plus utiliser la marque Libris Agora, revendue en même temps que la librairie de Liège au groupe Renaissance du livre en mars 2015. A moyen terme, le magasin de Namur, "vétuste" selon Nicolas Lebeau, devrait être rénové. Il reste toutefois une "épée de Damoclès" qui pèse sur la librairie de Louvain-la-Neuve. "Notre bail court jusqu’en 2023, mais l’arrogance financière de notre propriétaire, qui a notamment conduit à l’échec du rachat par Ciaco, nous fait craindre une hausse de loyer telle que la librairie ne pourrait le supporter", redoute Nicolas Lebeau.

Cécile Charonnat

06.05 2016

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