Dernier enfant d’une famille nombreuse venue d’Algérie et installée dans le 6e arrondissement de Paris, Hafed a additionné les peines de prison, toujours pour braquages. C’est durant ses périodes d’emprisonnement (14 années au total) qu’il commencera sa carrière d’écrivain. En 2003, il publiait un roman autobiographique Eboueur sur échafaud (Rivages), qui décrit cette partie de sa vie.
Prison et écriture
Gentleman braqueur d’après le portrait que lui avait consacré Libération en 2008, l’homme aura conjugué dans un parallélisme étonnant sa carrière artistique avec sa vie de prisonnier. En prison, il découvre le théâtre au début des années 1980. Lors de sa première libération en 1984, il travaillera pour des compagnies, animera des ateliers d’écritures, et écrira deux pièces : M. Toz et La pension, qui seront mises en scène par son frère.
Lors d’un autre emprisonnement, en 1993, il écrira son premier recueil de nouvelles, toutes plus noires et cauchemardesques les unes que les autres, Les Forcenés, réédité par Rivages dans la collection Noir. L’homme se plaisait à rappeler cette phrase qu’un procureur avait prononcé lors de l’un de ses procès : “L’Etat ne va pas continuer à payer des ateliers d’écriture à M Benotman”.
À partir des années 2000, Abdel-Hafed Benotman est soutenu dans son travail d’écrivain par François Guérif, éditeur chez Rivages Noir, qui publiera la plupart de ses livres. Parmi ceux-ci : Marche de nuit sans lune ou encore Les poteaux de torture.
Abdel-Hafed Benotman laisse également un recueil de poésie : L’œil à clef : poèmes : 1980 – 2007 (Domens), et un livre pour la jeunesse : Garde à vie (Syros jeunesse).