450 personnes parmi lesquels des poètes comme Yves Bonnefoy, des bibliothécaires telle Corinne Valente, des éditeurs comme Laurent Citronot (L'Amandier) ou des élus avec Henriette Zoughebi, vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France ont rendu public, mardi 13 novembre, un appel dans lequel elles s'inquiètent de «la manière dont fut nommé le nouveau directeur de la Maison de la Poésie de Paris».

Constituées en collectif sous le nom d'Orphée, elles considèrent que la procédure de nomination «vient contredire un usage démocratique (appel et mise en concurrence de projets) attendu d'une association financée à 100% par une collectivité territoriale».

Nommé mi-octobre à la direction de la Maison, Olivier Chaudenson a été choisi par le conseil d'administration sur proposition de son nouveau président, Bernard Comment (lire notre actualité). Le collectif demande une «mise en place de la procédure attendue et une révision démocratique des statuts de l'association».

La ville de Paris, qui subventionne l'association à hauteur de 900000 euros par an, a répondu dans un communiqué que la nomination du directeur par le conseil d'administration sur proposition du président se trouvait bien dans l'article 10 des statuts de l'association. Elle a également souligné qu'Olivier Chaudenson est un «professionnel reconnu, qui a notamment dirigé Les Correspondances de Manosque [...], trois éditions du festival Paris en toutes lettres de 2009 à 2011 et la première édition des Correspondances de Tanger».

«Respect du projet poétique initial»

Le collectif s'interroge également «sur le devenir de la place du poème et des poètes dans le projet (dont il a pris connaissance) de la nouvelle direction et de la présidence de la Maison de la Poésie de Paris» Alors que le projet proposé par Olivier Chaudenson imagine une scène de poésie avec des lectures musicales, des «siestes poétiques» ou des «balades littéraires», où les poètes dialogueront avec d'autres artistes, comédiens et musiciens, les signataires demandent «le respect du projet poétique initial, conforme aux missions pérennes de la Maison de la Poésie.»

Dans un communiqué le même jour, la ville de Paris réplique que ce projet «retenu par le conseil d'administration de la Maison de la Poésie» est «résolument ouvert et innovant».

Par ailleurs, le président de l'association des Editeurs indépendants vient de demander dans une lettre ouverte au président de la République François Hollande de rétablir la subvention du Printemps des poètes, qui a été réduite de 40% -soit 60000 euros de moins- par le ministère de l'Education nationale (lire notre actualité).