Politique

25 personnalités s’engagent pour le droit à l’information

Mario Vargas Llosa - Photo Arild Vågen - CC BY-SA 3.0

25 personnalités s’engagent pour le droit à l’information

Trois prix Nobel et plusieurs avocats, chercheurs, écrivains et journalistes réclament un pacte international sur l’information et la démocratie.

Par Nicolas Turcev,
avec AFP Créé le 05.11.2018 à 18h41

Vingt-cinq intellectuels de dix-huit nationalités différentes ont appelé ce lundi 5 novembre les dirigeants mondiaux à adopter un pacte "sur l’information et la démocratie". Le texte est adressé aux soixante chefs d’Etat et de gouvernement qui se réuniront lors du Forum de Paris pour la paix du 11 au 13 novembre, en commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale.
 
Trois prix Nobel figurent parmi les signataires: le professeur d’économie à l’université Harvard Amartya Sen, l’économiste américain Joseph E. Stiglitz et l’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature 2010. La lauréate nigériane du prix Sakharov 2005 Hauwa Ibrahim, auteure de La pratique de la loi de la charia (American Bar Association, 2013, non traduit en français), et la chercheuse italienne au CNRS Primevara de Filippi, coauteure d’un essai remarqué sur la blockchain, Blockchain and the Law (Harvard University Press, 2018, non traduit en français), font également partie des signataires de la déclaration.

Un groupe d'experts pour évaluer les pratiques
 
Réunis dans la commission "information et démocratie" de Reporter sans frontières (RSF), les auteurs ont accompagné leur appel de la publication d’une "déclaration internationale sur l’information et la démocratie" visant à poser les bases des principes fondamentaux "de l’espace global de l’information et de la communication" comme le respect de la vie privée et la transparence des gouvernements. Dans ce document de six pages, les signataires indiquent que la transmission de l’information nécessite des garanties démocratiques, et propose de consacrer un "droit à l’information fiable".
 
Afin que les principes qu'elle énumère soient respectés, la commission de RSF demande la constitution d’un "groupe international d’experts sur l’information et la démocratie", inspiré du mode de fonctionnement du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Son rôle serait d’assurer un contrôle et une évaluation des pratiques dans l’espace informatif. Les géants du Web comme les Gafa sont également visés par le document. Au cœur des récents débats sur la santé de la presse, ces entreprises doivent "respecter des principes fondamentaux" et "garantir le pluralisme" selon la commission.
 
"Les libertés, la concorde civile et la paix" sont actuellement menacées par "le contrôle politique sur la presse et les médias […] la désinformation massive en ligne, la fragilisation économique du journalisme de qualité et les attaques et violences contre les journalistes", soulignent les vingt-cinq signataires de l'appel.

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