Selon ces dernières, la perquisition aurait été menée en raison d’une proximité avec "l’organisation terroriste DHKPC", d’extrême gauche. Pourtant, la raison officielle avancée par la police serait un problème d’étiquetage justifiant la saisie des 2 000 titres de l’éditeur."Nous avons appris que la plupart des titres saisis étaient de vieux ouvrages, publiés bien avant que la loi autour de l’étiquetage des livres ne paraisse en 2001", affirme Kenan Kocatürk, le président de la TPA. Ce dernier rappelle ensuite que cette opération fait suite à d’autres actions menées par les autorités contre les éditeurs, telles des interdictions de titres avant publication par "précaution" ou des saisies illégales dans les maisons.
Harcèlement des éditeurs turcs
Depuis plusieurs mois et particulièrement après le coup d’état manqué en juillet contre le président Recep Tayip Erdogan, les éditeurs turcs comme de nombreuses sphères de la société sont dans le viseur du gouvernement qui a lancé une purge d’ampleur. 29 maisons d’édition ont d’ailleurs été fermées le 27 juillet 2016 pour leur proximité réelle ou supposée avec des opposants du président turc.
"Le harcèlement continu des éditeurs turcs est totalement inacceptable et nous nous opposons fermement à toutes les attaques instiguées par les autorités turques contre la liberté de publication", rappelle Kristenn Einarsson, le président du comité «Freedom to Publish» de l’UIE qui entend rester vigilant.