Théâtre Volume 1
Robert Laffont-Seghers-NiL-Julliard
Ce volume contient vingt comédies et un grand nombre de répliques du genre de celles-ci : "Madame votre tartie après m'avoir examiné, m'a dit que je pouvais une présenter comme domestique mâle" (Un garçon de chez Véry). - "Ah ! je ne veux plus tuer de charbonnière, c'est trop salissant !" (L'Affaire de la rue de Lourcine). - "Pardonnez à mon émotion... j'ai un soulier qui me blesse..." ; "Ce soir, peut-être, je n'aurai pas même une chaise à offrir à ma femme pour reposer sa tête..." (Un chapeau de paille d'Italie). - "Je suis domestique, c'est vrai, mais je n'oublierai jamais que je suis sorti du peuple !" (Rue de l'Homme-Armé, n° 8bis). - "Je veux dan... dan... danser. - Toi ! Allons donc ! tu ne peux pas danser... tu es bègue !" (L'Avocat d'un grec). - "Vous me devez tout, tout ! (Avec noblesse.) Je ne l'oublierai jamais !" ; "Pingley ? c'est mon cousin ! Vous le connaissez ? - Beaucoup. (A part.) Je ne l'ai jamais vu ! (...) - C'est un bien grand malheur qu'il ait son infirmité ! (...) Sourd à quarante-sept ans ! - Tiens ! il est sourd notre correspondant ? C'est donc pour cela qu'il ne répond jamais à nos lettres !" (Le Voyage de Monsieur Perrichon). Chez Labiche, l'intrigue, rebondissante, sécrète sans discontinuer d'énormes mensonges et des justifications ineptes. Les personnages, pris à la gorge, improvisent avec conviction de délicieuses absurdités. Bien entendu, pas un instant l'auteur ne songe à leur donnet une portée métaphysique ! Nous avons connu d'autres sortes de "théâtre de l'absurde". Celui-là est drôle. Jacques Robichez professeur honoraire à la Sorbonne