Essai/Allemagne 23 janvier Daniel Schreiber

Se sentir bien quelque part, avoir le sentiment d'être chez soi, être choisi par le lieu autant que l'avoir choisi. Pour Daniel Schreiber, c'était à Berlin, dans le quartier de Neukölln. Il avait auparavant vécu à Londres et à New York, mais c'est ici qu'il a retrouvé ce sentiment d'être né quelque part. Il en a fait le sujet de cet essai très personnel où il est question de sa relation à l'espace, au passé mais aussi de son homosexualité difficile à vivre dans son village du Mecklembourg, à la fin de la RDA.

Neukölln accueille beaucoup d'immigrés turcs qui subissent le déracinement, et l'auteur du Dernier verre (Autrement, 2017) rappelle que 250 millions de personnes vivent dans un pays où ils ne sont pas nés. Cette notion d'exil est donc bien prégnante dans un monde convulsif, agité par les migrations, les conflits et les dérèglements climatiques.

En parlant de lui, le philosophe s'adresse aux autres. Daniel Schreiber, comme d'autres, évacue le jargon pour dire ce qu'il sait, énoncer ce qu'il ignore et comprendre ce qu'il fait là. Les lectures philosophiques, sociologiques ou littéraires ne sont que les petits cailloux balisant son chemin personnel. En parlant de ses lieux de vie, il échappe aux lieux communs.

Daniel Schreiber
Je suis né quelque part : où peut-on être chez soi ?
Autrement
Tirage: 3 000 ex.
Prix: 19,90 euros ; 208 p.
ISBN: 9782746746787

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