La Commission européenne a validé l’opération de rachat de Lagardère par Vivendi vendredi 9 juin, après près de neuf mois d’enquête approfondie, selon un communiqué de l’autorité de la concurrence à Bruxelles. Celle-ci a néanmoins posé deux conditions pour la finaliser : les ventes du groupe Editis et du magazine Gala, appartenant à Vivendi.
« Concurrence préservée »
« Nous devons veiller à ce que les marchés de l'édition et de la presse restent compétitifs et diversifiés pour favoriser une pluralité d'idées et d'opinions », a déclaré la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager. « Les remèdes proposés par Vivendi permettront de préserver la concurrence existante sur ces marchés, au bénéfice des consommateurs », a-t-elle conclu.
Stratégie d’internationalisation de Vivendi
« La décision de la Commission est subordonnée au respect intégral des engagements contractés », et la mise en œuvre des cessions sera contrôlée « par un mandataire indépendant sous la supervision de la Commission », ajoute le communiqué de la Commission. Il évaluera « l'adéquation des acheteurs » dans le cadre d'une procédure d'approbation distincte.
Alors que Vivendi souhaite entrer en négociations exclusives avec un des candidats à la reprise du magazine Gala « très prochainement », le groupe a signé fin avril une promesse d’achat avec IMI pour Editis. Yannick Bolloré, président du Conseil de surveillance de Vivendi, espère boucler les deux opérations avant « la fin octobre ».
« Ce rapprochement répondra à notre ambition stratégique d’internationalisation de nos activités et à notre volonté d’être un acteur mondial de référence de la culture et du divertissement », a-t-il déclaré après l’annonce de la Commission européen. De son côté, Arnaud Lagardère, P-DG du groupe éponyme, s’est félicité de travailler dorénavant avec un « ami, Vincent Bolloré, si injustement pris à partie ces derniers temps ».
Pour la CGT Editis, une « bien triste nouvelle »
Du côté d’IMI, la filiale d’investissement de Daniel Kretinsky en passe d’acheter Editis, on se félicite de cette étape importante tout en se refusant à tout commentaire en attendant la validation des mêmes autorités sur leur projet de rachat. Celle-ci pourrait intervenir dans les prochaines semaines.
Quant aux représentants des salariés d’Editis, qui font part depuis plusieurs semaines de leurs inquiétudes de ne pas être entendus par les repreneurs, ils sont circonspects. Pour Didier Glachant, coordinateur syndicale Cgt groupe Editis, l’autorisation de la Commission est « une bien triste nouvelle pour l’indépendance des médias, celle de l’édition et le pluralisme du débat public en France ».