Face aux perspectives offertes par la prise de contrôle de Lagardère par Vivendi, et donc aux rapprochements possibles entre Editis et Hachette livre, les librairies s’inquiètent. Dans un communiqué envoyé mardi 21 septembre, le Syndicat national de la librairie (SLF) rappelle que le poids cumulé des deux groupes leaders du marché du livre représente plus de la moitié du chiffre d’affaires des librairies, de 40 à 65% selon les secteurs éditoriaux. « Ces chiffres donnent la mesure du risque considérable de dépendance économique et commerciale en cas d’aggravation de la concentration », écrit le SLF. 

« Les libraires sont convaincus qu’au-delà des risques pour leur profession, c’est l’ensemble des équilibres du marché du livre qui s’en trouverait bouleversé, impactant la création, la diversité et le maintien d’acteurs indépendants », peut-on lire dans le communiqué. « Tout comme en 2003, lorsqu’il avait combattu la fusion entre Hachette et Vivendi Universal Publishing (devenu Editis), le SLF exercera une vigilance toute particulière dans les semaines et les mois qui viennent et mettra tout en œuvre pour éviter une situation dangereuse pour le développement des librairies et du livre », assure aussi le SLF. 

Vincent Bolloré et le groupe Vivendi, propriétaire d’Editis, ont annoncé le 15 septembre acquérir les parts du fonds Amber au sein du capital du groupe Lagardère. Leur participation sera ainsi portée à 45% du capital avant de lancer une OPA qui leur assurera le plein contrôle du groupe. Le tout sous réserve d’approbation par les différentes autorités de la concurrence françaises comme européennes.