Essai/États-Unis 3 octobre Richard Sennett

Transformer l'espace en lieu. Cela pourrait être une des définitions de l'architecture et plus encore de l'urbanisme. Mais le savoir-faire doit-il imposer un savoir-vivre. Autrement dit, l'urbaniste peut-il autoritairement donner le mode d'emploi d'un lieu ? La question est compliquée mais cruciale quand on estime que les trois quarts de la population mondiale vivront dans des villes en 2050. Avec beaucoup de simplicité, mais sans être simpliste, Richard Sennett aborde ce problème sous tous ces aspects. Bâtir et habiter clôt une trilogie commencée par Ce que sait la main (Albin Michel, 2010) puis Ensemble (Albin Michel 2014). Car il s'agit encore d'homo faber, l'homme qui fait, l'homme qui construit.

Le sociologue américain aborde de nombreuses notions comme celle de foule, de voisins ou d'étrangers. Il se méfie du concept de villes trop intelligentes pour citoyens stupides et raconte le réapprentissage de la flânerie qui fut le sien après un AVC. L'urbanisme doit-il représenter la société telle qu'elle est ou telle que l'on aimerait qu'elle soit ? Sennett prône une modestie éthique en faveur de l'ouverture et voit plutôt l'urbaniste comme partenaire du citadin plutôt que serviteur. Il souligne aussi la difficulté à habiter un lieu que le plus souvent on occupe.

Richard Sennett
Bâtir et habiter : pour une éthique de la ville
Albin Michel
Tirage: 4 000 ex.
Prix: 26euros ; 400 p.
ISBN: 9782226439277

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