7 mars > roman France > Isild Le Besco

"Pourquoi ça fait tant de mal de mettre des mots sur ses maux ?" La question taraude Isild Le Besco. Celle-ci s’est imposée très tôt au cinéma comme actrice, scénariste ou réalisatrice de films d’auteur. Elle sonde ses profondeurs dans un livre hybride et indéfinissable jonglant entre des textes intimistes, des poèmes - empruntant la typo des vieilles machines à écrire - de très beaux dessins de corps dénudés ou des inscriptions à la craie sur un tableau noir. Le noir est d’ailleurs la couleur qui imprègne ses écrits. Autant de fragments d’existences maintenues par un fil ténu.

"Etre actrice c’est donner du vivant. L’objectif est d’y mettre une émotion." C’est précisément cela qu’elle suscite en révélant le fossé entre personnalité publique et personnalité privée. "Tu seras plusieurs dans la même femme, à l’image de la complexité de l’être humain." On ne sait pas si Isild Le Besco se cache derrière cette femme s’éveillant d’un coma après avoir tout accepté par amour, cette jeune fille défigurée par l’acide en Inde, la fuite de Marilyn Monroe ou un conte magnifique.

Les liens toxiques ou violents, au sein de la famille, la société et le couple, traversent ses pages comme une averse. "Tu veux dire qu’on doit accepter tout de sa vie, et ne faire qu’un avec son histoire ? Est-ce que toute notre vie on ne fait que prolonger son enfance ?" Remerciant "les êtres qui l’ont fait grandir", Isild Le Besco nous offre des "moments de vie qu’on traverse tous", histoire de ne jamais "offenser" cette dernière. Etre libre, c’est s’accrocher à son imaginaire. K. E.

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