Les éditions Attila ont reçu par la poste le manuscrit du premier roman de Jonathan Wable. A 27 ans, cet ancien étudiant à l’école d’art de Paris-Cergy démarre en beauté avec Six photos noircies qui lui a demandé cinq ans de travail. Il est ici question de Valente Pacciatore, biologiste d’origine allemande. Lequel prenait toujours six photos de ses découvertes, détestait « poils et cheveux, et se rasait presque chaque jour le crâne jusqu’au sang ».
On l’accompagnera pendant sa filature du jeune Gerhard Essenberg, qui se dirige vers la maison du comte von Blöderlöwe. Ou bien lorsqu’il commande une queue de castor marinant dans du sirop d’érable dans une taverne d’Ottawa. A Vérone, notre homme fait des rêves étranges et se donne beaucoup de mal pour retrouver Nina Solletta, dont il a vu le portrait qu’un peintre a fait d’elle quand elle n’avait pas 20 ans.
Ce n’est pas le modèle qui l’intéresse, plutôt la cape qu’elle arbore sur le tableau… Suivons-le encore à Beartooth Mountain City, une station fantôme où l’on peut se restaurer d’un « Big Burger » et où l’on croise les frères McTwead… L’autre protagoniste du volume se nommeTirenzio Perochiosa. Il a passé son enfance en Suisse, s’est d’abord intéressé à la biologie avant de bifurquer vers la médecine et de s’illustrer avec deux ouvrages « très complets sur les parasites ». A une époque de son existence, lorsqu’il était un jeune garçon, il s’est rendu chez Edouard de Viau, un monsieur qui arbore une moustache en guidon et des cheveux blancs, mi-longs, plaqués en arrière, ainsi qu’une chemise tachée de sang au niveau de l’abdomen. Tirenzio épie aussi Leonor Pinto, une brune chanteuse à la beauté singulière, aux yeux clairs provocants…
Il y a des morts, des disparitions, des métamorphoses et des animaux étranges chez Jonathan Wable. Le talentueux débutant pratique un fantastique sans effets de manches, sans tambour ni trompette, et propose un univers qui ravira les amateurs de mystère et de raffinement. Al. F.
