SCIENCES HUMAINES

Dimanche, plus de 100 personnes ont suivi le débat sur « Temps réel/temps de la fiction » avec Didier Eribon, Maylis de Kerangal et Morgan Sportès. - Photo CATHERINE ANDREUCCI

Clients des librairies, habitants du quartier, habitués de La Bellevilloise, lecteurs du magazine Causette ou du blog de Christophe André, auditeurs de Fip... Un public varié et curieux a suivi, les 5 et 6 novembre à Paris, la première édition du festival Esprits libres organisé par le collectif Libr'est (8 librairies de l'Est parisien) autour des sciences humaines. T-shirts noirs siglés d'un "Libr'est" blanc sur le dos, les 30 libraires mobilisés à La Bellevilloise se sont partagés entre les débats (18 au total) et l'atelier pour les enfants. Les deux salles n'ont pas désempli, surtout l'après-midi - le public était moins nombreux le matin. Accélération du temps (Hartmut Rosa), nouvelles technologies (Monique Dagnaud, Michel Desmurget), pathologie de l'urgence et notion de rythme (Nicolas Grimaldi), nécessité des actions collectives (Didier Eribon et Marie Pezé), questionnement sur le concept de civilisation (Jocelyne Dakhlia, Augustin Berque et Romain Bertrand), joutes verbales sur l'amour (Arlette Farge, François de Singly, Alain Corbin)... Proposées par des personnalités connues, les réflexions sur le thème "Questions de temps" ont captivé un auditoire désireux de débattre.

"Le modèle semble être le bon », se réjouit Pascal Thuot, de Millepages à Vincennes, qui a compté environ 2 000 participants. "Les opérations hors les murs font partie des initiatives à développer. Ce festival nous a permis de travailler ensemble avec nos équipes au sein du collectif et de solidifier le réseau. » Il se dit toutefois "un peu déçu » des ventes de la librairie éphémère, qui proposait surtout les ouvrages des 45 auteurs présents. "Mais ce n'est pas un salon du livre, et la vocation première n'est pas de vendre, nuance Renny Aupetit, du Comptoir des mots. Les gens, voyant que ce festival est organisé par des libraires, vont retourner dans les librairies. » La fréquence du festival (annuelle ou biennale) n'a pas encore été arrêtée, mais la prochaine édition ne se tiendra pas à La Bellevilloise : des problèmes d'organisation ont obligé les libraires à déménager d'une salle à l'autre, provoquant la colère de Pascal Thuot. D'autres pistes de lieux sont à l'étude.

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