La Rochelle

En levant le voile, le 20 mai, sur ses Rebelles ordinaires, à La Rochelle, Guillaume Bourain et ses trois associés inaugurent bien plus qu’une librairie. Ils dévoilent un lieu "interactif, joyeux et accessible à tous", placé sous les auspices du partage et des rencontres. "Nous avons voulu conjuguer l’accessibilité que dégage une grande surface culturelle et l’accueil personnalisé d’une librairie. C’est un lieu construit en référence à Quentin Tarantino, qui aime tous les genres et surtout, qui sait les faire aimer", précise le libraire au parcours atypique, entre le livre, un bar rock et les arts martiaux (1), et qui a fait ses armes aux Saisons, à La Rochelle, avant de se lancer.

Pas de livres en vitrine. Il s’agit de "laisser le regard entrer dans la boutique", précise Guillaume Bourain. Un rez-de-chaussée de 80 m2 "panoramique" abritera l’essentiel de l’offre accompagnée d’une signalétique pensée pour une autonomie complète. Quelque 12 000 références composent l’assortiment, réparties entre la littérature, les sciences humaines, le polar et la SF, les romans pour adolescents, les livres pratiques centrés sur la "littérature du corps" (santé, sport, nutrition…) et le DIY ("do it yourself"). L’ensemble s’achève, à l’étage (30 m2), sur un "espace de lecture" où chacun viendra prendre le temps de lire et dans lequel les libraires présenteront une sélection d’ouvrages renouvelée chaque semaine. "La librairie qui, dans l’ensemble, reste un commerce fiable, doit soutenir la lecture à travers ce genre d’espace décorrélé de l’acte d’achat pur", estime Guillaume Bourain. Une conception qu’il tient notamment de sa mère, l’écrivain Jeanne Benameur, qui a longtemps enseigné dans les Zep. Suivant la même philosophie, le libraire et ses associés ont mis sur pied une dizaine d’ateliers hebdomadaires ou mensuels, entièrement gratuits, qui vont de l’accompagnement au devoir au développement de l’imaginaire en passant par la souffrance au travail. "Là encore, nous sommes dans une optique large d’accueil", soutient Guillaume Bourain. Avec son concept culotté et novateur, il espère engranger dès la première année 315 000 euros de chiffre d’affaires.

Cécile Charonnat

(1) Voir LH 1096, du 9.9.2016, p.25.

05.05 2017

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