En déplacement professionnel à Paris pour le Salon du livre, Myriam Diri, 25 ans, responsable des achats de la maison d'édition tunisienne Cérès, a été retenue six heures dans les locaux de la police des frontières (Paf), à Orly, avant d'être finalement acceptée sur le territoire français.

Lorsqu'elle atterrit à Paris samedi 20 mars, par ailleurs Journée de la francophonie, l'éditrice présente son visa, délivré par le consulat de France à Tunis sur recommandation du Bureau du livre de l'Institut français de coopération de Tunis, mais n'est pas en possession de son assurance et de sa réservation d'hôtel, également nécessaires pour le séjour en France.

La police des frontières l'informe qu'elle sera reconduite en Tunisie et l'isole dans un bureau. Ses parents et son employeur, l'éditeur Karim Ben Smail, qu'elle joint par téléphone, lui faxent les documents requis, mais la Paf juge cet envoi trop tardif.

Alertés par Karim Ben Smail, des représentants du Bief, de l'Alliance internationale des libraires français (AILF), du Bureau du livre à Tunis, ainsi que plusieurs éditeurs se mobilisent pour tenter d'éviter l'expulsion.

Ce n'est que quelques minutes avant le décollage de l'avion pour la capitale tunisienne, dans lequel elle a été reconduite, que Myriam Diri est finalement autorisée à pénétrer en France.

La jeune éditrice sera donc finalement présente au Salon du livre, mais, pour son employeur, “nous avons tous été confrontés à un mur administratif, et personne n'a pris en compte le fait que Myriam est une professionnelle, en déplacement en France pour acheter de la culture. Aux yeux de la loi, elle était suspecte, parce que c'est une Maghrébine de 25 ans.”