"Vous avez publié quelques-uns des plus grands écrivains de l’histoire. Vous les avez soutenus comme les éditeurs doivent le faire, vous vous êtes battus pour la liberté d’expression contre les choses les plus violentes et terrifiantes. Et maintenant, même s’il n’y avait pas de fatwa, d’interdiction, même pas d’ordre de la Cour, vous vous êtes non seulement inclinés, mais vous vous êtes humiliés de façon abjecte devant cette injonction ridicule, en signant cet accord. Pourquoi ?"
"Respecter les lois (...), aussi intolérantes et restrictives soient-elles"
Penguin s’est défendu dans un communiqué en soulignant qu’une section spécifique du code pénal indien rendait "de plus en plus difficile pour tous les éditeurs indiens de faire respecter les standards internationaux de liberté d’expression sans être délibérément hors la loi". La section en question, créée à l’origine pour protéger les droits des communautés religieuses, concerne "les actes délibérés et malveillants intentés pour outrager les sentiments religieux de toute classe, en insultant ses religions ou ses croyances religieuses", une offense qui peut être punie par trois ans de prison. Cette loi a notamment été utilisée pour interdire la publication des Versets Sataniques (Christian Bourgois, 1989) de Salman Rushdie.
"Une maison d’édition a les mêmes obligations que les autres organisations, de respecter les lois du pays dans lequel elle opère, aussi intolérantes et restrictives soient-elles. Nous avons aussi la responsabilité morale de protéger nos employés contre les menaces et le harcèlement là où nous le pouvons", poursuit l’éditeur.
L’auteure du livre en question, Wendy Doniger, a elle-même pris la défense de son éditeur, soulignant qu'il menait cette bataille devant les tribunaux depuis quatre ans.