Depuis le 25 mars, le magasin amiral de Gibert Jeune, situé 5 place Saint-Michel, à Paris (5e), est devenu «une librairie exclusivement générale », annonce Bruno Gibert, à la tête de l’enseigne familiale depuis 2000. «Pour cela, nous avons également réaménagé les six établissements satellites situés autour de la place et sur le quai Saint-Michel, précise-t-il. En phase avec la demande des clients, nous avons opté pour des regroupements par pôles thématiques avec un interclassement en poche et en grand format pour la plupart des rayons, excepté en littérature. » Grâce au déplacement des rayons histoire et pratique, mais aussi des poches non littéraires, le magasin principal a quasi doublé la surface allouée à la littérature, tant pour les grands formats que pour les poches, situés respectivement au 3e et au 4e étage. Libéré du domaine jeunesse, qui a pris la place de l’histoire au 2e étage, la littérature grand format est en train de s’étoffer sensiblement et peut enfin présenter, tout comme la pochothèque au 4e, une segmentation entre écrits francophones et traductions et, parmi ces dernières, entre grandes zones géographiques. Au 2e étage, la BD côtoie désormais la jeunesse qui a été rapprochée des manuels de maternelle et de primaire, tandis qu’au 1er les beaux-arts se partagent l’espace avec les guides de voyage, hormis ceux sur Paris et l’Ile-de-France, qui, quartier touristique oblige, sont vendus au rez-de-chaussée avec une nouvelle offre de cadeaux souvenirs. Enfin, le sous-sol reste consacré à la papeterie. Par un effet domino, le magasin du 4 place Saint-Michel, qui accueillait les rayons sciences et techniques aujourd’hui à la peine, s’est spécialisé sur les domaines loisirs, bien-être, santé et médecine. Celui du 27 quai Saint-Michel, historiquement dédié au scolaire, fait désormais la part belle aux sciences humaines dont l’histoire, tout en maintenant une offre pour les collèges et les lycées. Celui du 23 quai Saint-Michel reste centré sur l’ésotérisme, celui du 6 place Saint-Michel sur les pôles universitaires économique et juridique, et enfin celui du 10 de cette même place sur les langues et les lettres. «Le nombre de références augmentera significativement en littérature, notamment étrangère, et il ne baissera pas dans les domaines universitaires : la réduction se fera sur le nombre de volumes. On approchera ainsi les 300 000 références », assure Bruno Gibert. Avec l’augmentation de ses rayons généralistes «réalisée sans grand investissement financier en l’absence de changements mobiliers et architecturaux », l’enseigne Gibert Jeune, très étiquetée comme scolaire et universitaire - alors que « le scolaire d’occasion ne représente pas plus de 7 % de notre chiffre d’affaires », souligne Bruno Gibert -, entend se donner les moyens de faire évoluer son image. Dans cet esprit, des animations devraient être proposées au sein du magasin principal. Fort du réaménagement de ses 3 000 m2 rive gauche, le dirigeant espère augmenter « sensiblement » son chiffre d’affaires de 33,7 millions d’euros en 2012 dont 31 millions avec le livre. En tenant compte de l’activité de ses deux magasins de la rue Saint-Denis (Paris 2e) et de son site Internet, l’enseigne affichait l’an dernier un CA consolidé de près de 39 millions.
Clarisse Normand