3 septembre : Roman étranger (Canada)

Si l'on s'en tient à l'intrigue, elle est relativement simple : c'est l'histoire, sous forme autobiographique, d'un jeune Indien Cri, né dans une réserve, à Peguis. Il a vécu une enfance épouvantable entre alcoolisme, violence et misère, a perdu son père alcoolo, son beau-père d'une cirrhose et sa « kokum », sa grand-mère chérie chez qui il vivait. Il est donc « monté » à la ville, en l'occurrence Winnipeg, dépeinte comme « la plus raciste du Canada », afin de vivre sa liberté, en particulier sexuelle. Jonny se définit comme « bispirituel », c'est-à-dire gay, mais se sentant à la fois masculin et féminin. Il vit de ses charmes, soit par Internet soit en réel (mais c'est plus cher !). Le seul qu'il aime vraiment, c'est Tias, son ami d'enfance. Ils font l'amour, mais Jonny est plutôt bi, il est le « chum » de Jordan qu'il a mise enceinte et pour qui il va se ranger et se mettre à travailler. C'est la fin d'une jeunesse tumultueuse, et l'on ne sait trop ce qu'il adviendra de Jonny.

Ce qu'il y a de plus intéressant dans ce premier roman, pour nous Français, c'est le dépaysement qu'il crée : canadien, Jonny raisonne comme un Américain, avec des problématiques, notamment d'origines et de genre, qui sont là-bas d'une actualité brûlante. Et puis il y a cette langue, rendue par la traductrice en québécois : « crisse », « pantoute », « ciboire », et « bannique » à tous les repas.

Les dernières
actualités