NUMÉRIQUE

Le taux de 7 % pour le livre numérique s'appliquera dès le 1er janvier 2012.- Photo OLIVIER DION

Dans le maelström qui entoure la TVA sur le livre depuis quelques semaines, il se dégage au moins une certitude : pour les livres numériques, le taux de 7 % s'appliquera bien au 1er janvier 2012, souligne le cabinet du ministre de la Culture. La prolongation de deux mois du taux à 5,5 % sur le livre papier avait soulevé des questions compliquées à propos du numérique, qui n'ont finalement pas lieu d'être. De plus, la Commission européenne a levé une partie des menaces de condamnation qui pesaient sur l'initiative française (1). Les éditeurs pourront donc bien baisser leurs prix, mais ils ne se précipitent pas pour annoncer la nouvelle, d'autant que pour nombre d'entre eux l'affaire n'est pas encore claire. D'autre part, ils sont bien occupés avec la révision de la grille tarifaire du papier, d'un enjeu autrement plus important que le numérique dans leurs relations présentes avec les libraires. De plus, claironner que le prix des ebooks baissera dans trois semaines, c'est prendre l'assurance que des ventes déjà insignifiantes deviendront inexistantes d'ici là. Ce ne serait que du report d'achat, sur des montants faibles, mais il n'y a pas de raison de l'encourager.

Gallimard annonce néanmoins une position claire : "Nous répercuterons la baisse de TVA, et l'ensemble de notre catalogue numérique sera environ 30 % moins cher que le papier, contre - 20 % actuellement. Les ebooks du fonds, déjà proposés à un niveau très attractif, resteront inchangés. Tous nos prix seront arrondis pour en simplifier la lecture", déclare Eric Marbeau, responsable de la diffusion numérique chez l'éditeur. Les fonctions d'Antoine Gallimard, P-DG du groupe, mais aussi président du Syndicat national de l'édition, et à ce titre très impliqué dans les négociations de la branche, peuvent expliquer cette fermeté. La Martinière prévoit aussi une baisse d'environ 10 %. Mais la question d'une réduction moindre pour reverser le différentiel aux auteurs et aux libraires n'est pas tranchée. Et ceux qui pratiquent des tarifs déjà très bas tels Média-Participations, ou certains diffusés d'Immatériel, ne voient pas la nécessité de réduire encore leurs premiers prix. Enfin, la décision française va assurément soulever une grosse discussion en Europe, car les librairies nationales vont bénéficier d'un avantage sur celles de tous les autres pays de l'Union dont la TVA reste supérieure.

(1) voir LH 889 du 9.12.2011, p. 48.

06.03 2015

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