Agrandissement

Toulouse : Ombres blanches sur la ville

La nouvelle boutique Ombres Blanches consacrée au 7e art. - Photo DR/Ombres blanches

Toulouse : Ombres blanches sur la ville

En investissant de nouveaux locaux, la librairie toulousaine se redéploie pour répondre à "l’esprit du marché".

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Par Clarisse Normand,
avec Créé le 08.05.2014 à 19h32 ,
Mis à jour le 09.05.2014 à 00h00

Le 13 mai, Ombres blanches fêtera son agrandissement autour d’un "moment musical" à consonance flamenco-jazz. En investissant deux boutiques situées à quelques pas de son magasin du 50, rue Gambetta, la grande librairie toulousaine se dote de 260 m2 supplémentaires, portant ainsi sa surface globale à 1 800 m2. Sur le trottoir d’en face avec 65 m2, l’un des deux espaces n’est autre que l’ancienne antenne scientifique de Privat (ex-Chapitre). Il a rouvert ses portes le 2 mai avec une nouvelle spécialisation dans le cinéma. Ombres blanches y a déplacé et renforcé son offre de livres de cinéma et surtout de DVD, avec plus de 2 500 titres. A 50 mètres de distance, rue Mirepoix, l’autre boutique ouvrira le 15 mai sur 200 m2 avec une moitié de son espace dédiée aux livres en langues étrangères et l’autre moitié à un café pouvant aussi servir de salle d’accueil pour des animations. "En le déménageant, nous agrandissons notre café qui, depuis sa création il y a trois ans, attire de plus en plus de monde, notamment des étudiants qui viennent y travailler et profiter du Wi-Fi. C’est une belle manière de rajeunir notre public", explique le P-DG, Christian Thorel qui reconnait avoir "mis longtemps à accepter que les gens se rencontrent non pas debout mais assis dans la librairie." Il mise sur la dimension sociale, le service et l’accueil pour "contrevenir" au développement des ventes sur Internet. Désireux dans le même temps d’améliorer encore son assortiment, le libraire entend mettre à profit les 180 m2 libérés dans son magasin principal pour redonner de l’espace aux différents rayons, à commencer par la jeunesse, la BD et le pratique, devenus trop étroits. Cette réorganisation, qui fait suite à celle de 2007, devrait être finalisée fin octobre, pour un investissement qui, avec les nouveaux locaux, dépassera les 500 000 euros. Financé grâce à des emprunts contractés auprès de l’Adelc, du CNL et des banques, il témoigne d’une belle confiance en l’avenir. Il est vrai que les fermetures de Castéla en 2012 et de Virgin en 2013 ont suscité un redéploiement des ventes de livres vers les autres librairies toulousaines, à commencer par la première d’entre elles, Ombres blanches, qui a vu son CA grimper de plus de 14 % en trois ans pour atteindre 9,3 millions d’euros en 2013. Aujourd’hui, alors que Privat (ex-Chapitre) reprend du poil de la bête depuis son rachat par Benoît Bougerol (La Maison du livre, à Rodez), Christian Thorel évoque aussi, pour justifier son investissement, l’essor démographique de Toulouse et surtout une raison plus "immatérielle" mais décisive : "l’esprit du marché". "Les gens veulent vivre une expérience en magasin, quelque chose de l’ordre du luxe… qui en ait le goût sans en sentir le coût. Il faut aussi répondre à cette pression."

Clarisse Normand

08.05 2014

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