Au programme cette semaine: une Belge paumée au Japon, un détective défoncé à Los Angeles et le lanceur d'alerte le plus célèbre du monde.

Sous le titre plus connu à l'étranger de Tokyo fiancée, le Belge Stefan Liberski, réalisateur (Bunker paradise) et romancier (An American song, La Muette ; Le geste d’achat, Ed. Que), adapte le 4 mars le roman d’Amélie Nothomb Ni d’Eve ni d’Adam (Albin Michel), remis en vente au Livre de poche avec l’affiche du film en couverture.
 
Il s’agit du troisième roman de l'auteure belge porté à l’écran, après Hygiène de l’assassin et Stupeur et tremblements.
 
Outre ce changement de titre, le réalisateur, bouleversé par le tsunami qui a touché l’archipel en 2011 au moment du tournage, a pris pour seule liberté de changer d'époque et de réintroduire le séisme à la fin du scénario, pourtant très fidèle à la fantaisie et la mélancolie du roman.
 
Dans Otsukaresama deshita ! Tokyo fiancée : chronique d’un tournage au Japon, paru en janvier aux éditions bruxelloises Lamiroy, Stefan Liberski raconte à son tour sa découverte de la culture japonaise.
 
La place centrale du Japon dans la perception du monde d’Amélie Nothomb qui y a passé ses premières années est examinée par Jean-Michel Lou dans Le Japon d’Amélie Nothomb, paru en 2011 à L’Harmattan, à travers cinq de ses œuvres nettement autobiographiques : Stupeur et tremblements, Métaphysique des tubes, Biographie de la faim, Ni d’Eve ni d’Adam et Le sabotage amoureux.
 
Une sixième parue depuis, La nostalgie heureuse (2013), raconte son dernier séjour pour le tournage du film Une vie entre deux eaux, dans la série Empreintes, que France 5 lui avait consacré un an plus tôt.
 
Egalement en salle le 4 mars, Inherent vice de Paul Thomas Anderson, polar loufoque, dopé et bavard dans le Los Angeles du début des années 70, réunit Joaquin Phoenix, Reese Witherspoon, Josh Brolin et Owen Wilson. C'est la première adaptation d’un roman de Thomas Pynchon, Vice caché, paru au Seuil en 2010 et réédité chez Points en février dernier avec une nouvelle couverture et un bandeau.
 
Pour l’image, Paul Thomas Anderson s’est inspiré de la bande dessinée Les fabuleux Freak brothers de Gilbert Shelton compilée en deux volumes chez Tête-rock underground, l’histoire de trois frères en quête de marijuana.

Le film était nommé à l'Oscar du meilleur scénario adapté.

CitizenFour a, de son côté, remporté l'Oscar du meilleur documentaire. Edward Snowden, connu pour avoir révèlé des documents secret-défense en provenance de la NSA, a contacté la documentariste Laura Poitras, en utilisant le nom le code CitizenFour. Elle réalise alors une interview, en temps réel, et un portrait intime d’Edward Snowden. De nombreux livres sont parus autour de "l'Affaire Snowden". Chez Fayard, Geoffroy de Lagasnerie s'est interrogé sur L'art de la révolte: Snowden, Assange, Manning, paru en janvier. Quentin Michaud et Olivier Kempf ont retracé tout le déroulement du scandale dans L'Affaire Edward Snowden: une rupture stratégique, publié en décembre dernier chez Economica. Le journaliste Glenn Greenwald, qui avait dévoilé l'affaire, a décrypté son enquête en y ajoutant de nouveaux éléments dans Nulle part où se cacher (Lattès, mai 2014). Il y a un an, La Découverte avait édité L'affaire Snowden: comment les Etats-Unis espionnent le monde, par le journaliste et ancien président du groupe Havas, Antoine Lefébure. Enfin, signalons chez Belin, le 27 mars, la parution du livre de Luke Harding, Le dossier Snowden: les services secrets au coeur d'un scandale planétaire.