Bretagne

Sur le salon Shifumi, les petits éditeurs rennais se serrent les coudes

Garance Dor et Vincent Menu, des éditions Vroum. - Photo Caroline Ablain

Sur le salon Shifumi, les petits éditeurs rennais se serrent les coudes

La Rennaise d’édition, une association de petits éditeurs indépendants du pays de Rennes (Ille-et-Vilaine), tient samedi 17 décembre son salon annuel, Shifumi. Qui sont ces petits éditeurs et comment se portent-ils ? Quelle entraide et quelles stratégies face notamment à l’augmentation du prix du papier ? Présentations.

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Par Fanny Guyomard,
Créé le 15.12.2022 à 17h25 ,
Mis à jour le 19.12.2022 à 09h35

Ils sont une vingtaine d’éditeurs indépendants et représentent une centaine de livres par an. Pour souder leurs liens et gagner en visibilité, des maisons d'éditions rennaises organisent, samedi 17 décembre de 11 h à 20 h au Jeu de Paume, la 3e édition du salon Shifumi, cadré par leur association la Rennaise d’édition.

« C’est un réseau d’entraide, on partage un entrepôt par exemple », présente Jean-Marie Goater, fondateur en 2009 des éditions Goater, qui publie chaque année une vingtaine d’ouvrages aux accents écolos et libertaires. Une association locale complémentaire à l’Association des maisons d'édition en Bretagne (Ameb) et à la Fédération des éditions indépendantes, qui organise ses premières Assises nationales les 2 et 3 février 2023 à Aix-en-Provence.

Hausse du prix du papier

« Le plus lourd en 2022 pour les éditeurs, c’est le prix du papier », résume Marie Karedwen à L’Imprimerie nocturne, qui édite des revues et un numéro thématique par an. Sa solution pour atteindre l'équilibre financier ? Collecter les fonds en amont auprès des futurs lecteurs puis imprimer la juste quantité, distribuée ensuite par correspondance ou sur des points de vente locaux.

L’éditeur Argyll, qui a deux ans, se résigne à augmenter le prix de ses ouvrages de 2 € en 2023. Et échange des conseils avec les autres maisons rennaises : « On se donne des astuces ; certains sont performants sur les abonnements, d’autres en cessions de livres de poches », illustre l’éditeur et libraire Simon Pinel.

Reste en dernier recours l’appel au soutien des lecteurs, comme l’ont fait les Éditions du Commun en septembre. Les Éditions de la rue nantaise ont, elles, cessé leur activité cette année. D'autres, comme les éditions Panthera, sont en cours de création à Rennes.

Se diversifier

Ces petits éditeurs ont souvent un métier en parallèle, sont bénévoles ou diversifient les sources de revenus de leurs maisons. L’équipe des Monstrueuses éditions par exemple, qui édite des jeux et des contes, ne se rémunère pas. « C’est une maison d’édition familiale créée il y a moins d’un an pour le plaisir », expose l’illustrateur Simon Bichon, enseignant en design graphique, travaillant avec sa compagne, juriste en propriété intellectuelle.

La maison Vroum, créée en 2020, a créé le collectif NVN avec les éditions Ni fait ni à faire (poésie contemporaine) et Nouveau Palais (photo documentaire), « pour développer ensemble nos réseaux, avoir plus de visibilité, partager des réflexions, être moins seuls », énumère Garance Dor, artiste, chercheuse et coéditrice avec Vincent Menu, designer graphique. Le duo conçoit aussi des événements artistiques et colloques.

Dernier exemple : les Éditions de l’Œuf complètent leurs comptes par des cours de BD ou des événements payants, comme assister à une exposition en train de se créer (250 euros les trois heures).

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