Dans le petit monde de Sophie Guerrive, on rencontre Violette, l'oiselle poétesse qui a des problèmes avec sa mère (qui n'en a pas ?).

Mais aussi le serpent Crocus, qui ne tient pas en place, et le misanthrope pangolin Narcisse. Et un petit nouveau, Lotus le lama, coach émotionnel au regard pénétrant et au discours creux - à moins que ce ne soit l'inverse. Sans oublier Tulipe, l'ours doux mais grognon quand on lui pique sa place sous son arbre (qui est amoureux de lui sans pouvoir lui avouer).

Lauréate du Fauve jeunesse du Festival d'Angoulême pour Le club des amis, Sophie Guerrive poursuit son attachante série Tulipe selon les mêmes principes : des historiettes d'une ou deux pages, tout public, au trait minimaliste et aux dialogues croustillants, qui parlent des grands thèmes de la vie avec bon sens et humour gentiment caustique.

Telle une cousine animalière des Peanuts, Tulipe regarde le monde contemporain à travers le filtre de personnages décalés, et en dit beaucoup avec peu. Comme quand l'auteure évoque le confinement à travers un hiver sans fin, où Tulipe se retrouve coincé dans sa tanière car dehors il neige et que des loups rôdent. « On ne peut pas rester ici à attendre. On ne peut pas éternellement repousser l'échéance... », se lamente l'ours. Et le pangolin de répondre : « Ah bon... Est-ce que ça n'est pas ce que tout le monde fait tout le temps ? » Bonne nouvelle, chez Tulipe, tout le monde finit par sortir et reprendre sa vie d'avant. Un peu d'optimisme et une bonne sieste sous un arbre, ça ne peut pas faire de mal.