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Silence et beauté

Jacques Darriulat et Raphaël Enthoven - Photo DR/Fayard

Silence et beauté

Dialogue entre Jacques Darriulat et Raphaël Enthoven sur le maître hollandais du XVIIe siècle, sublime peintre de la lumière : Vermeer de Delft.

Par Sean James Rose
Créé le 27.01.2017 à 00h32 ,
Mis à jour le 27.01.2017 à 14h42

La laitière, La dentellière, La jeune fille à la perle, Le géographe, La femme en bleu lisant une lettre… Les tableaux du maître de Delft sont comme imprimés dans la rétine de la mémoire visuelle collective de l’art occidental, relayés par les cartes postales, devenus l’effigie de marques ou inspirateurs de livres ou de films. Claudel qualifie le regard de Johannes Vermeer de "pur, stérilisé, rincé, dépouillé de toute matière, d’une candeur en quelque sorte mathématique ou angélique, ou disons simplement photographique". Photographie d’avant la photographie, la peinture de Vermeer a quelque chose du procédé héliographique inventé par Niépce. Non pas tant pour la vraisemblance naturaliste mais pour cette façon qu’a le cliché de fixer sur le papier la lumière. Lumière d’un temps comme suspendu. Dans Vermeer : le jour et l’heure, le philosophe Jacques Darriulat dialogue avec un autre philosophe qui fut son élève, Raphaël Enthoven, sur l’art du maître du Siècle d’or hollandais. Ils y évoquent en bons proustiens le "petit pan de mur jaune" dans la fameuse Vue de Delft qui fascine le narrateur d’A la recherche du temps perdu. Au cours de l’entretien mené par Enthoven, Spinoza et Descartes s’invitent dans la conversation. Et la réflexion de rappeler comment l’œil du peintre des Provinces-Unies sut génialement traduire et inviter à goûter l’immanente beauté du monde. Sean J. Rose

 

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