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"Signatures" selon Véronique Ovaldé

"Signatures" selon Véronique Ovaldé

La collection littéraire de Points fête ses 5 ans et publie Remise de peine de Patrick Modiano et La fascination de l'étang de Virginia Woolf le 17 janvier. Entretien avec la romancière Véronique Ovaldé, qui la dirige depuis avril 2012.

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avec Créé le 15.04.2015 à 19h12

Livres Hebdo : Qu'est-ce qui guide vos choix éditoriaux ?

"Nous choisissons des titres un peu oubliés qui ont un potentiel pour trouver un nouveau lectorat."VÉRONIQUE OVALDÉ.- Photo BENJAMIN CHELLY

Je vois "Signatures" comme une espèce de bibliothèque idéale. Au départ, c'est donc un choix très personnel sur des auteurs que j'aime, que j'ai envie de faire redécouvrir. Car c'est une collection de fonds, qui est là pour durer. Il faut aussi que les livres soient disponibles et n'aient pas été publiés depuis quelque temps en poche. Partir à la recherche des textes s'apparente à un travail de détective.

Quelle est la part du fonds Seuil dans les publications ?

A peu près 50-50. A l'origine, l'objectif de la collection était de faire vivre le fonds du Seuil. Cet automne, j'ai réédité Heinrich Böll et Manuel Puig. En mars, on aura Portrait de l'artiste en jeune chien de Dylan Thomas, mais aussi Docteur Pasavento de Vila-Matas, publié chez Bourgois.

A partir de mars, Points reprend tout Raymond Carver, et Débutants paraîtra en "Signatures". Comment se répartissent les choix ?

Débutants est un titre particulier, qui a une destinée très différente des autres recueils de Carver, car c'est la version non expurgée de Parlez-moi d'amour. A partir du moment où Points rééditait tout Carver, il semblait évident d'avoir ce titre en "Signatures", où les livres ont un format un peu plus grand, des rabats, des préfaces... On travaille en synergie avec Points, en essayant de déployer quelque chose de supplémentaire. Nous choisissons des titres un peu oubliés qui ont un potentiel pour trouver un nouveau lectorat. Cette collection, dans laquelle ne paraît qu'une douzaine d'ouvrages par an, permet de les remettre en avant.

On décèle aussi votre goût pour la littérature latino-américaine.

Il n'y avait pas beaucoup de littérature latino-américaine et espagnole dans la collection. Mais je connais bien la littérature étrangère en général et je veux aussi explorer d'autres territoires : il y a encore peu d'Africains, peu de Japonais. La collection offre une pérennité aux auteurs, c'est comme ça que je l'ai vécu quand on m'a proposé de la diriger. Par exemple, je trouvais très important d'avoir Enrique Vila-Matas. De même, il fallait absolument un titre de Jeannette Winterson, mais peut-être pas son dernier, qui a sa place en Points. Ce sera donc Les oranges ne sont pas les seuls fruits, qui est d'ailleurs le pendant de Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?.

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