Avec près d’une dizaine de rentrées littéraires à son actif et la réputation d’être particulièrement présent sur le terrain, Serge Joncour est un grand habitué des tournées de l’automne dans les salons et les librairies. "On y puise une inspiration folle, cela nourrit réellement mon travail d’écriture", assure-t-il. A tel point que le héros de son précédent roman, L’écrivain national, paru à la rentrée 2014 chez Flammarion, n’était autre qu’un auteur parti à la rencontre de ses lecteurs.

Deux ans après ce titre distingué par le prix des Deux-Magots, Serge Joncour revient en librairie avec, toujours chez Flammarion, Repose-toi sur moi. Il entame actuellement une tournée d’une vingtaine de dates. "On est toujours flatté et soulagé lorsqu’on reçoit les premières invitations parce que ça veut dire qu’on compte." Avec le temps, l’auteur a appris à ne pas trop accorder de crédit aux pronostics de succès des romans de la rentrée. "Il y a toujours des attendus, des espérés, des promis à un grand sort ou des outsiders mais, dès les parutions, les cartes sont rebattues selon les médias, le goût des libraires ou le bouche-à-oreille." Comme à chaque nouvelle rentrée, Serge Joncour souhaiterait pouvoir accepter toutes les invitations, mais il se fixe comme limite de ne pas dépasser deux rendez-vous par semaine. "Au-delà, ça devient compliqué en termes de temps et de déplacements, même si mon éditeur tente de regrouper les rencontres par zones géographiques." L’auteur s’autorise à effectuer de longues tournées puisqu’il a "la chance de ne faire qu’écrire" et qu’il profite des longs trajets en train pour se laisser aller à la rêvasserie, "mère de l’inspiration".

Serge Joncour déborde d’enthousiasme sur ces passages en librairie "où on se trouve immergé au milieu de gens qui vous attendent et ont tant de choses à vous dire", comme sur le bonheur de voir un libraire "courir chercher des chaises au café d’à côté car le public est trop nombreux". Il avoue sans gêne qu’il a vécu des moments parfois difficiles. "Soit on est porté par le livre, soit on doit se le traîner lorsqu’il ne marche pas très bien." Les tournées peuvent alors devenir "épuisantes". "Parfois, vous faites plusieurs heures de TGV, à la gare le journal local que vous feuilletez descend votre livre et, pour couronner le tout, il n’y a presque personne à votre rencontre." Des expériences désagréables qu’il aborde avec sagesse. "Quand un précédent livre a bien fonctionné, on peut être dans une confiance excessive : ces moments nous remettent les idées en place." P. L.

02.09 2016

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