Frédéric Lavabre et Emmanuelle Beulque n’ont jamais particulièrement mis en lumière, dans leur vie professionnelle, le couple qu’ils forment depuis 1981. La directrice éditoriale et le directeur général de Sarbacane ont même un temps évité de "communiquer sur la question". Parce qu’il s’agit de leur vie privée, mais aussi peut-être parce que l’éditrice a été plusieurs fois ramenée à son "statut de femme du patron" et aux questions de légitimité l’accompagnant. "Avec le temps c’est passé, maintenant on plaisante tranquillement de mon emploi fictif, c’est à la mode", rigole Emmanuelle Beulque.

Quinze ans après le lancement de la maison spécialisée dans les albums illustrés, le couple a trouvé son équilibre. "Lorsqu’on a commencé, nous n’avions jamais travaillé ensemble, on a donc appris à se connaître dans ce cadre nouveau", raconte Frédéric Lavabre. Les deux éditeurs ont ainsi adapté leur manière de se parler - "on est plus durs entre nous qu’avec les autres mais on connaît maintenant les limites" -, en privé comme en public. "Au début, je me suis parfois opposée brutalement à Frédéric devant les salariés, comme si nous n’étions que tous les deux", se rappelle l’ancienne traductrice.

Leurs domaines de compétences autrefois bien séparés - elle au texte, lui à l’image - ont doucement évolué, s’entremêlant mesure que nos univers s’imprégnaient l’un l’autre". Heureux de partager cette passion de l’édition, le binôme conçoit l’aventure Sarbacane comme une manière "de rester créatifs ensemble". "Et c’est d’autant plus important depuis que nos enfants quittent le nid ; la maison, elle, reste", s’amuse l’éditeur.

02.06 2017

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