cession

Emmanuel Lecoq.&discReturn;&discReturn;- Photo M. BERTRAND/READER’S DIGEST FRANCE

Pour 4,5 millions d’euros, le groupe espagnol Sape (SA de Promoción y Ediciones) a repris les filiales française, finlandaise et suédoise du Reader’s Digest mises en vente par la maison mère américaine, en difficulté chronique depuis plusieurs années. Leader de la vente par correspondance dans la péninsule ibérique, le groupe avait déjà repris l’an dernier les branches espagnole et portugaise de Sélection, selon la lettre financière CFnews qui a révélé l’information. L’ensemble sera réuni dans la filiale Cil (Club Internacional del Libro), qui reversera des droits à la holding américaine pour utiliser la marque.

La transaction semble plutôt favorable au groupe espagnol : la seule filiale française a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros selon son P-DG, Emmanuel Lecoq, contre 52 millions d’euros en 2011 (dernier bilan publié). Elle se trouve aussi dans une situation fragile, qui s’est traduite par des réductions d’effectifs, un déménagement et plusieurs recapitalisations. En janvier dernier, le groupe américain a ainsi réinjecté 3 millions d’euros dans sa filiale française, via une holding installée aux Pays-Bas.

«Cette reprise se traduira par un développement de notre activité avec de nouvelles gammes de produits, en préservant la qualité de la relation avec nos clients, qui s’articule autour de l’édition », explique Emmanuel Lecoq. Le mensuel représente encore 50 % du chiffre d’affaires, mais il n’échappe pas aux difficultés générales de la presse. L’édition de livres assure la moitié de l’activité, via deux circuits : en librairie pour 10 % du chiffre d’affaires, et par mailing pour 40 %. « Nous publions une trentaine de nouveautés par an pour la librairie, essentielle pour nous permettre d’explorer des thèmes que nous pourrons reprendre ensuite en VPC », explique le P-DG. La diffusion par mailing concerne 7 à 8 titres par an. La cuisine ou la santé prennent le relais du bricolage ou du jardinage parmi les thèmes porteurs, d’autant qu’elles permettent de vendre d’autres produits aux clients qui ont manifesté leur intérêt. « Le cooking renforce le publishing, et réciproquement », souligne Emmanuel Lecoq. Les mailings massifs du Reader’s Digest irritent toutefois l’UFC Que choisir. En 2012, l’association de consommateurs a même assigné l’entreprise pour publicité mensongère, sans succès.

Reader’s Digest reste aussi une source d’achats de droits pour l’édition, via ses collections de livres condensés : « Sélection du livre » (voir p. 31), « Enquêtes et témoignages » et « Mémoire de l’histoire ». A raison de 18 volumes annuels, qui contiennent 2 à 4 « digests » chacun, l’éditeur négocie une soixantaine de titres par an. Ces collections sont aussi diffusées par correspondance, à partir de fichiers provenant notamment des abonnés au magazine, explique Thomas von Joest, responsable de cette production. Suivant les thèmes, les ventes vont de 25 000 à 35 000 exemplaires pour la littérature, de 8 000 à 15 000 exemplaires pour les documents, et de 4 000 à 10 000 exemplaires pour l’histoire.

Hervé Hugueny

11.10 2013

Les dernières
actualités