En septembre prochain, les éditions indépendantes Rouquemoute inaugureront leur nouvelle collection « Résilience ». Celle-ci est vouée à « raconter, en bandes dessinées ou en romans graphiques, des parcours de vie résilients », soutenue par trois piliers : « Prendre le temps de l’analyse, être créatif dans la narration et le dessin, et utiliser l’humour comme un outil permettant de faire le petit pas de côté. »
Un projet en résonance totale avec ses deux initiateurs, les éditeurs Pauline Pesme et Maël Nonet. Ce dernier a enclenché le processus de réflexion après deux déclics successifs : la naissance de sa première fille, et les attentats de Paris en 2015. En lisant des témoignages, il a eu l’impression de « lire son propre parcours », déclare-t-il dans une interview croisée.
La thérapie par le rire
« La collection Résilience est d’utilité publique » considère l’éditeur. Victime d’une agression il y a plus de dix ans, il explique : « Ce qui m’avait permis d’aller mieux, c’était de constater que j’arrivais de nouveau à rire, grâce notamment à la bande dessinée et au dessin d’humour. Cela a été pour moi un déclic fondateur, une prise de conscience qu’une convalescence était possible. » Pauline Pesme, qui a « subi des agressions physiques et sexuelles à différents degrés de gravité », rejoint Maël Nonet sur ce besoin d’identification : « Lire des témoignages racontés en BD ou dans des romans m’a permis de comprendre que je n’étais pas seule avec mes questions et mes traumatismes. »
Deux premiers titres sont annoncés pour le 13 septembre 2024. Dans Ma zone d’inconfort d’Eldiablo, le co-créateur des séries Lascars et Les Kassos se livre sur une agression qu’il a subie à Montréal et la descente aux enfers qui en a résulté. La deuxième bande dessinée, Sept ans et neuf mois de Coline Veith, aborde quant à elle le parcours de combattant de la narratrice et de son conjoint, qui souhaitent avoir un enfant.