Tout comme Lucioles (1) à Vienne, Obliques à Auxerre changera de mains le 1er juillet. George Bassan, qui avait repris il y a quinze ans la librairie, prend sa retraite et passe la main à Grégoire Courtois, qu'elle connaît bien. Agé de 33 ans, ce dernier a travaillé dix ans au théâtre d'Auxerre , principalement à la programmation de lectures théâtrales. "Le lien entre le théâtre et la librairie est très fort. Non seulement parce qu'ils sont installés à proximité l'un de l'autre mais aussi parce que George est présidente de l'association qui gère le théâtre », explique Grégoire Courtois, qui travaille depuis trois ans à cette reprise. Pour George Bassan, la personnalité de Grégoire est particulièrement bienvenue : "Il va développer les animations au sein même de la librairie et, comme il maîtrise l'informatique, il va créer un site Internet." Ce que confirme l'intéressé : "Dès la rentrée, nous proposerons des conseils de lecture en ligne, puis nous intégrerons très vite une fonction marchande. » Par ailleurs, des travaux sont prévus cet été pour aménager en salle de rencontres la cave, jusqu'alors inoccupée, et rénover le magasin de 100 m2, avec, à la clé, un changement de mobilier et d'identité graphique. Pour Grégoire Courtois, il s'agit de poursuivre le travail de George Bassan et de consolider l'assise de la librairie dans la ville alors qu'un magasin Cultura est annoncé en périphérie pour 2012. Pour permettre cette transmission, George Bassan reconnaît avoir vendu à un prix inférieur à celui du marché. De fait la librairie, qui réalise un chiffre d'affaires de 650 000 euros, dont une bonne moitié avec les collectivités, a été cédée à 180 000 euros. L'opération a été aidée par l'Adelc, le CNL et le conseil régional de Bourgogne. Par ailleurs un appel aux fidèles clients a été lancé et 70 d'entre eux ont répondu présent à hauteur de 15 000 euros. Avec La Galerne (au Havre), Atout-Livre (à Paris), Lucioles (à Vienne), cette nouvelle transmission vient confirmer la capacité des libraires indépendants à assurer leur propre relève. Et les reprises programmées courant juillet du Scribe à Montauban par deux jeunes libraires ainsi que d'Il était une fois à Billom (en Auvergne) par une toute jeune diplômée des métiers du livre devraient en apporter une nouvelle preuve.
(1) Voir LH 869 du 10.6.2011 p. 48.