Comment desserrer l’étau d’un client qui domine le marché du livre, et singulièrement la vente en ligne avec notamment plus de 65 % des ventes de livres numériques ? Face à un Amazon toujours plus hégémonique, les éditeurs américains cherchent les moyens de diversifier leurs sources de revenus.

Parmi les acteurs traditionnels, ils peuvent toujours compter sur les chaînes de librairies Barnes & Noble - la principale - ou Books-A-Million. Ils accompagnent aussi depuis cinq ans la redynamisation des libraires indépendants, dont l’association, l’ABA, qui en regroupe aujourd’hui 1 664 (2 094 implantations), contre 1 567 (1 899 implantations) il y a deux ans, estime la part de marché entre 8 et 9 %.

"La perception de la librairie dans l’édition a complètement changé en cinq ans", se réjouit le directeur général de l’ABA, Oren Teicher, qui apprécie la mise en place de "nouveaux partenariats éditeurs-libraires" et les "améliorations apportées à la distribution". En outre, les éditeurs misent sur un redémarrage de l’activité dans la grande distribution. "Wall Mart, Costco et surtout Target se réinvestissent dans le livre", se félicite notamment la P-DG de Simon & Schuster, Carolyn Reidy.

Surtout, après une bonne année de réflexion, plusieurs éditeurs majeurs ont décidé d’expérimenter les formules de lecture en streaming sur abonnement promues par Oyster ou Scribd sur le modèle de Spotify ou de Deezer pour la musique. "Nous avons signé fin mai", indique Carolyn Reidy, qui précise qu’il s’agit pour l’instant d’"un test, limité aux livres du fonds". Chaque fois qu’un lecteur consulte plus de 10 % d’un livre, l’éditeur est rémunéré au même tarif que s’il s’agissait d’une vente ferme de l’ouvrage. Pour le P-DG du groupe Perseus, David Steinberger, qui vient de signer avec Scribd, après Oyster il y a quelques mois, "le développement de ce modèle d’abonnement contribue à conserver un marché diversifié et concurrentiel".

F. P.

06.06 2014

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