Grands prix d'automne 2025

Que retenir de la première sélection du prix Goncourt 2025 ?

Les académiciens du Goncourt ont réduit de moitié la liste des prétendants au Goncourt 2024 - Photo MAGALI COHEN / AFP

Que retenir de la première sélection du prix Goncourt 2025 ?

Les académiciens Goncourt ont livré une première liste n’échappant pas à la thématique phare de la rentrée littéraire : les relations filiales, avec comme fer de lance Kolkhoze de l’expérimenté Emmanuel Carrère (P.O.L) mais aussi quelques nouvelles signatures et des titres venant d’éditeurs indépendants.

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Par Éric Dupuy, Jacques Braunstein
Créé le 03.09.2025 à 20h56

Six femmes, comme l’an dernier, et neuf hommes (un de moins qu'en 2024 dont la sélection comportait 16 titres, comme en 2023) sont lancés dans la course à la succession de Kamel Daoud, qui aboutira le 4 novembre prochain.

L’autofiction de plus en plus présente

D’ici-là, la liste aura été amputée de moitié par deux fois (le 7 puis le 28 octobre), et si le lauréat peut être assuré de dépasser les 200 000 ventes grand format – 450 000 pour Houris (Gallimard) l’an dernier, 660 000 pour le lauréat 2023 Veiller sur elle de Jean-Baptiste Andrea (L’Iconoclaste) et 260 000 pour Vivre vite de Brigitte Giraud (Flammarion) en 2022 –, les 14 autres titres de la première sélection du Goncourt 2025 peuvent briller autrement, à travers la déclinaison prescriptrice du Goncourt des lycéens, remis le 27 novembre prochain, ou le plus récent Goncourt des détenus, quand il ne s'agit pas d’autres prix historiques.

L’an dernier, Jacaranda de Gaël Faye (Grasset), finaliste malheureux du Goncourt, avait notamment empoché le Renaudot, dont la première liste pour l’édition 2025 est attendue ce jeudi…  

La première liste du Goncourt 2025

Sur le fond, cette première sélection, représentant près de 4 % des romans français de cette rentrée littéraire, colle avec la thématique des relations familiales qui se retrouve dans de nombreux titres, toutes maisons d’édition confondues.

On peut citer ici les œuvres de Nathacha Appanah (La nuit au cœur, Gallimard), Emmanuel Carrère (Kolkhoze, P.O.L), Yanick Lahens (Passagères de nuit, Sabine Wespieser), Laurent Mauvignier (La Maison vide, Minuit), tout juste lauréat du prix littéraire du Monde, et David Thomas (Un frère, L’Olivier).

Avec en plus le titre de Charif Majdalani (Le nom des rois, Stock), on remarque également une plus grande propension cette année à l’autofiction, genre en vogue depuis plusieurs années mais longtemps resté sur la terrasse de Chez Drouant.

Assez rare jusqu’à présent dans les listes, les « histoires vraies » sont représentées ici avec le premier roman de David Deneufgermain, L’adieu au visage (Marchialy). Premier roman également, La collision du chroniqueur Paul Gasnier (Gallimard), doublant ainsi le nombre de primo-romanciers par rapport à l’an dernier, comme en 2023.

Madrigall premier de cordée

Au niveau des marques éditoriales, deux maisons indépendantes ont eu un titre sélectionné, Verdier (Tambora d’Hélène Laurain) et Sabine Wespieser (Passagères de nuit de Yanick Lahens). Gallimard et Stock, seul représentant du groupe Hachette, placent chacun deux titres. Si Le Seuil compte un seul roman (Le bel obscur de Caroline Lamarche), Grasset n’y est pas, comme en 2022, alors qu'il avait eu deux romans sélectionnés l’an dernier à ce stade de la course.

Au niveau des groupes, Madrigall reste encore premier de cordée, avec cinq titres répartis entre Gallimard, P.O.L, Minuit et Verticales (Perpétuité de Guillaume Poix). Suit Editis avec trois titres provenant de Robert Laffont (Le crépuscule des hommes d’Alfred de Montesquiou), Julliard (Où s’adosse le ciel de David Diop) et Marchialy, marque du groupe Delcourt racheté en début d’année.

Le groupe Média-Participations place deux titres avec ceux du Seuil et de L’Olivier, tandis qu’Albin Michel, avec Un amour infini de Ghislaine Dunant, est présent une fois.

Qui pour succéder à Kamel Daoud ? Par le passé récent (2022, 2023), les favoris de septembre n’ont pas obtenu le graal en novembre. Mais si l’on suit la tendance de l’an dernier qui envisageait dès juillet une finale Daoud-Gaye chez Drouant, Emmanuel Carrère tient la corde.

Et ce n’est pas son obtention du prix Renaudot en 2011 qui devrait l’en empêcher. En 2005, François Weyergans, déjà récipiendaire du Renaudot en 1992, avait été couronné par les académiciens chez Drouant.    

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