La fête mardi soir rue Jacob chez JC Lattès, après l’attribution du prix Renaudot à Delphine de Vigan. Couloirs et escaliers se révèlent bien étroits pour recevoir les invités réjouis d’une maison encore rarement primée, en dépit du Flore de Monica Sabolo en 2013. La fête mardi soir rue Séguier, dans les locaux parisiens d’Actes Sud. Un peu plus rodé - le Goncourt de Mathias Enard est le troisième de la maison en douze ans -, l’éditeur arlésien reçoit dans le jardin intérieur, savourant une année magique : le Goncourt, le Nobel de Svetlana Alexievitch, le succès attendu du quatrième Millénium et celui, surprise, du Charme discret de l’intestin de Giulia Enders. Les fêtes mardi et mercredi des auteurs primés chez Gallimard, Stock, Philippe Rey… La fête, foie gras en renfort, ce week-end à Brive, qui accueille le Tout-Saint-Germain-des-Prés pour sa 33e Foire du livre.
Avec cette série de joyeux rituels de l’édition se clôt la foisonnante période de la rentrée littéraire. Et que les fêtes commencent ! Il reste quelques semaines d’ici à Noël pour réaliser en librairie les promesses d’une belle rentrée. Mais l’animation ininterrompue autour du livre demeure une entreprise délicate. Brive, que Livres Hebdo a visité hors saison - comprendre hors foire -, peine encore à établir, au-delà de son très médiatique rendez-vous annuel, "une vie permanente autour du livre".
Il faut pour cela l’association d’un travail de fourmi et d’initiatives spectaculaires, telles les deux dont nous rendons compte cette semaine. Au Havre, l’ouverture après cinq ans de travaux de la bibliothèque Oscar-Niemeyer, dans le Petit Volcan que cet architecte brésilien avait construit en 1982, installe la lecture publique de plain-pied dans le XXIe siècle. A Besançon, Michel Mechiet a choisi une église pour ouvrir, après bien des déboires, une belle et ambitieuse librairie de 1 200 m2 à l’enseigne de L’Intranquille. Intranquille ? Donc bien vivante.