Quand les auteurs se mettent aux séries

Produite par Netflix, avec Gérard Depardieu et Benoît Magimel dans les rôles principaux, la série Marseille a été écrite par Dan Franck. - Photo David Kostas/Netflix

Quand les auteurs se mettent aux séries

Format vedette dans l’audiovisuel, la série séduit aussi les écrivains, d’Emmanuel Carrère et Dan Franck à Harlan Coben et Virginie Despentes.

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Par Vincy Thomas
avec Créé le 06.05.2016 à 02h00

"J’apprends réellement comment on construit une série", explique Virginie Despentes, revenant sur un projet d’adaptation de Vernon Subutex qui sera produite pour Canal+. La série adaptée de ses deux romans devrait être une "dramédie" avec des épisodes courts de 30 minutes. Ce n’est pas la seule auteure à se lancer sur le petit écran. Harlan Coben vient de créer sa société de production, Final Twist, pour travailler sur l’adaptation de ses thrillers. La série Marseille avec Gérard Depardieu, produite par l’américain Netflix, et dont deux épisodes seront diffusés sur TF1 le 12 mai, est écrite par l’écrivain Dan Franck. Déjà en 2012, Emmanuel Carrère faisait partie du pool de scénaristes des Revenants.

La série est devenue le format vedette. Non seulement elle rassemble des millions de fans, mais elle entraîne de très bonnes ventes en librairie. La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, ne s’y est pas trompée. En recevant le rapport de Laurence Herszberg sur ce sujet le 15 avril dernier, elle a affirmé vouloir un festival des séries de renommée internationale en France : "Cet espace ne se substitue pas à la littérature ou au cinéma, mais il s’y ajoute comme un mode d’expression pleinement adapté à notre époque. Il peut se rattacher au roman, ou aux premiers feuilletons littéraires ou cinématographiques", expliquait-elle.

De Game of thrones à The walking dead, les séries sont aussi populaires à l’image qu’à l’écrit. Les romans d’Agatha Christie, les polars nordiques ou encore Sherlock Holmes ont tous bénéficié d’adaptations télévisuelles qui s’exportent dans le monde entier. En France, une série comme Nicolas Le Floch, inspirée des romans de Jean-François Parot, profite aussi bien des rediffusions que des nouveaux épisodes. Pour optimiser l’effet de levier, Lattès fait d’ailleurs coïncider un lancement de titre avec celui d’une nouvelle saison à la télévision.

Une série a l’avantage de s’installer dans la durée et donc de dynamiser les ventes du livre dont elle s’inspire sur une longue période, comme les enquêtes de l’inspecteur Banks sur Arte. Ce n’est pas forcément le cas avec un téléfilm unitaire, même s’il y a des exceptions. Lattès a pu constater un pic de ventes autour de 1 000 exemplaires après la diffusion de Presque comme les autres récemment sur France 2, transposition de Louis, pas à pas de Gersende et Francis Perrin.

Comme le cinéma, la télévision mise de moins en moins sur des histoires originales. Depuis 2000, les Américains ont ainsi produit 59 séries adaptées de livres et de comics. La hausse est constante depuis 2008 : aujourd’hui, une série américaine sur quatre est une adaptation de livre. d

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