Pour sa 58e édition, le congrès de l'Association des bibliothécaires de France, programmé stratégiquement entre les élections présidentielles et les élections législatives, a choisi un thème de circonstance : la place des bibliothèques dans les politiques publiques. Une question à laquelle réfléchiront plus de 700 professionnels réunis du 7 au 9 juin à l'espace Paris-Est de Montreuil, connu pour accueillir chaque année le salon du livre de jeunesse de Seine-Saint-Denis.

Les différents débats et tables rondes programmés viendront sans aucun doute conforter la position prise par l'ABF dans son manifeste du 2 mars qui affirme que « le service public des bibliothèques, c'est l'affaire des pouvoirs publics ». Mais qu'est-ce qu'une politique publique ? Dans sa conférence en ouverture du congrès, Yves Surel, professeur de sciences politiques à l'Université de Paris 2 et à Sciences Po, a exploré les différentes facettes de cette notion, et a livré la définition, réduite à l'essentiel, qu'en a faite le politologue américain Thomas Dye : c'est « tout ce qu'un gouvernement choisit de faire ou de ne pas faire ».
Dominique Lahary, président du groupe ABF Ile-de-France, a souligné le rôle que pouvaient et devaient jouer les professionnels de la lecture publique pour influencer sur les décisions des politiques.

Tout en réaffirmant l'importance de leurs institutions dans la cité et en particulier leur rôle dans la cohésion sociale, les bibliothécaires s'interrogent sur leur avenir, soumis à l'influence de plusieurs paramètres primordiaux. L'aspect financier sera abordé au cours d'une session intitulée « politiques publiques et rigueur budgétaire dans le contexte de crise économique ». Les congressistes poursuivront également le débat de fond entamé au dernier salon du livre de Paris au cours de 2 sessions autour de la question « Faut-il encore des bibliothèques ? ». Question un peu provocante mais significative des inquiétudes d'une profession en pleine mutation.