Paris

Polémique et clarifications autour de la bibliothèque Marguerite-Durand

La bibliothèque Marguerite-Durand, dans le XIIIe arrondissement de Paris - Photo Marc Verhille / Marie de Paris

Polémique et clarifications autour de la bibliothèque Marguerite-Durand

Un article mis en ligne par la CGT Culture a réveillé les inquiétudes concernant le projet de déménagement de la bibliothèque Marguerite-Durand. Interrogée par Livres Hebdo, la ville de Paris apaise la polémique.

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Par Léopoldine Leblanc,
Créé le 04.08.2017 à 22h00

A partir de juin 2018, le bâtiment qui réunit depuis 1989 la bibliothèque Marguerite-Durand et la médiathèque Jean-Pierre Melville dans le XIIIe arrondissement de Paris (quartier Olympiades) fermera ses portes pour des travaux étalés sur l’année. La mairie compte aménager les locaux pour proposer un "espace détente" au sein de la médiathèque Melville. "Certains parlent même d’une cafétéria ! Un vrai projet de société", ironise l’article de blog de la CGT Culture, mis en ligne le 28 juillet.

Un fonds unique
 
L’annonce des travaux correspond au projet de déménagement de la bibliothèque Marguerite-Durand, dont l’impressionnant fonds de documentation féministe sera acheminé en partie à la Bibliothèque historique de la ville de Paris (dans le Marais). Le fonds constitué par Marguerite Durand, militante féministe et fondatrice du journal La Fronde, compte parmi les plus complets de France sur le sujet et rejoindra les fonds Marie-Louise Bouglé et George Sand à la BHVP dans le cadre d’un "projet scientifique et culturel sur ces trois fonds, géré par un ou une conservatrice dédié(e) sur le sujet", rapporte la ville de Paris interrogée par Livres Hebdo.
 
Un projet qui divise
 
Cela fait près d’un an que la mairie travaille sur le projet de transfert de cette bibliothèque et de son fonds. L’idée remonte à l’année passée lorsque la proposition de création d’"une bibliothèque des femmes et du féminisme" est soumise au budget participatif de la ville de Paris. En réaction à un projet qu’elle juge "dangereux" "par son imprécision", l’association Archives du féminisme a publié en octobre dernier une tribune dans Libération où elle dénonce ce qui "pourrait n’être qu’une manière détournée de faire disparaître l’actuelle bibliothèque Marguerite-Durand".

Un éparpillement du fonds

Les craintes liées au transfert anticipent une détérioration des conditions d’accès aux documents. Pour la CGT Culture, la BHVP n’aurait pas les capacités d’accueillir l’ensemble des archives. La ville de Paris ne s'en cache pas puisqu'elle nous confirme qu’une partie du fonds Durand – dont la proportion reste encore à définir – sera conservée dans le lieu de stockage et de conservation commun aux bibliothèques de la ville de Paris situé dans la Plaine Saint-Denis.

Cela rendrait leur consultation plus contraignante avec des demandes à faire "au moins deux jours à l’avance", alors que "dans le quartier de Tolbiac, elles étaient à la disposition permanente des usagers" rappelle la CGT Culture. Le manque d’espace toucherait également le personnel dont les bureaux seraient dans "les anciens appartements de l’ancien conservateur". "Enfin ce qu’il en reste !", toujours selon le syndicat.
 
"Un travail collectif à la rentrée"
 
Interrogée par Livres Hebdo, la ville de Paris s’explique : "Le but n’est pas du tout de nuire a la bibliothèque, ni de la fermer. C’est un patrimoine dont la ville est fière et qui a beaucoup de valeur aux yeux de la maire et de la Direction des Affaires culturelles (DAC)."
 
Concernant le soupçon de mainmise du budget et la perte d’autonomie de la bibliothèque Marguerite-Durand par la BHVP, la porte-parole de la ville répond : "La bibliothèque n’est pas autonome contrairement à ce que tout le monde peut penser. Elle dépend en partie du responsable des bibliothèques de la DAC.  Il n’y a pas de tutelle spécifique, car les trois fonds fonctionnent sur une cohérence de fonds patrimonial." La mairie assure que la bibliothèque conservera son budget, ainsi que son personnel qui viendra "compléter l’équipe actuelle de la BHVP". La ville s'est aussi engagée à étendre les horaires de consultation des collections à 48 heures hebdomadaires au lieu de 20 dans les anciens locaux.

Reste que la plupart des détails sont encore flous car "il y aura un travail collectif à la rentrée, assure la mairie. Le début des travaux commencent en juin 2018, justement pour laisser le temps à toutes les parties prenantes de discuter et optimiser au mieux les questions comme le stockage et les conditions de travail des employés"

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