Le 25 avril 2013, Points intégrait le vaste champ des littératures du voyage avec le manifeste collectif L’Aventure, pour quoi faire ?. Au moment de célébrer les deux ans de "Points aventure", Patrice Franceschi se félicite du chemin parcouru : les 22 titres publiés (au lieu des 16 prévus initialement), dont quatre inédits en format semi-poche, ont emporté l’adhésion du public. Surtout, le directeur de collection se réjouit d’être resté fidèle à sa ligne "volontairement élitiste" : "Publier des essais, Mémoires et récits d’un très haut niveau littéraire", de Luis Sepúlveda à Paul-Emile Victor. Mais il n’est pas le seul à occuper le champ de la littérature et de l’esprit d’aventure. Guérin se prépare à une grande restructuration autour de "Démarches". Inaugurée avec le best-seller Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi, dans lequel l’académicien Jean-Christophe Rufin retraçait son pélerinage en solitaire et à pied, cette collection destinée à accueillir des textes intimes de grands auteurs va évoluer "pour devenir plus visible et plus automone", selon le directeur général Christophe Raylat. En attendant la sortie le 21 mai de L’homme de ma vie, où Yann Queffélec évoque les rapports houleux avec son père, la maison a envoyé le jeune Miguel Bonnefoy vivre une expérience hors du commun sur les massifs menant à la cascade du Salto Angel, dans son Venezuela natal.
Lionel Hoëbeke, fondateur de la maison à laquelle il donne son nom, revendique aussi une production de "littérature" et non "d’aventure". Il a mis "l’écrivain-voyageur" au cœur de son catalogue, et vient de publier Le phare, voyage immobile de Paolo Rumiz, prix Nicolas-Bouvier 2015. A suivre, le très beau Etonnants voyageurs, 25 années d’une aventure littéraire, fêtant le quart de siècle du festival de Saint-Malo. Du 23 au 25 mai, Gilles Lapouge, l’une des "âmes" de la manifestation, revient d’ailleurs au port malouin pour présenter Nuits tranquilles à Belém, à paraître le 6 mai chez Arthaud. La maison entame avec ce titre le redéploiement de sa collection de littérature, "L’esprit voyageur". Bénéficiant d’un nouveau format et d’une nouvelle maquette, elle entend "dépasser le simple récit de voyage" avec 3 à 4 titres par an. Valérie Dumeige, la directrice éditoriale, souligne par ailleurs le succès de ses "atlas de géographie poétique". Pour elle, "à l’ère du règne de Google Maps, il revient à l’éditeur d’aller vers plus de poésie dans le voyage, et de trouver un moyen de réenchanter le monde".
Marine Durand