Une colère noire, lettre à mon fils de Ta-Nehisi Coates n’était pas encore paru aux Etats-Unis quand Emmanuelle Vial, directrice d’Autrement, en a acheté les droits. A peine publié en juillet 2015, le livre s’est retrouvé en tête des ventes du New York Times et a décroché le National Book Award. En France, lancé le 27 janvier à 10 000 exemplaires avec une préface d’Alain Mabanckou, il vogue vers le succès après quatre réimpressions qui ont porté son tirage total à 36 000.

"Une lecture indispensable", a écrit Toni Morrison, prix Nobel de littérature. S’adressant à son fils de 15 ans, le journaliste Ta-Nehisi Coates raconte sa condition de Noir aux Etats-Unis, la peur depuis l’enfance, inscrite dans sa chair. "Si je n’étais pas assez violent, ça pouvait me coûter la vie. Si j’étais trop violent, ça pouvait me coûter la vie", écrit-il. Mêlant son propre parcours et celui de sa famille (ses parents militants aux côtés des Black Panthers) à l’histoire de l’Amérique, il incite à regarder la vérité en face, celle d’un pays où "détruire le corps d’un Noir est une tradition […], un héritage" et où rien n’a changé malgré l’élection de Barack Obama. Sa colère résonne d’autant plus fort que notre époque tend à gommer toutes les aspérités, à nier tous les problèmes. Jusqu’à ce que la violence la rattrape. Claude Combet

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