C’est une longue lettre au père. Ecrit avec Judith Perrignon, Et tu n’es pas revenu de la scénariste et réalisatrice Marceline Loridan-Ivens, déportée à 15 ans à Auschwitz-Birkenau avec son père, mort dans le camp d’extermination, arrive en 3e position du palmarès des meilleures ventes d’essais. Tiré au départ à 13 000 exemplaires, il a été réimprimé trois fois pour atteindre un tirage total de 53 000.

Marceline Loridan-Ivens tient son récit à distance, mais la lecture n’en est pas moins éprouvante. Elle raconte le camp, la faim, son travail au tri des vêtements, le mot transmis par le père dont elle a oublié les phrases (elle ne se souvient que de la première, "ma chère petite fille", et de la dernière, la signature "Shloïme"), puis le retour, quand personne ne veut l’écouter, notamment sa mère qui lui demande "d’oublier". A 86 ans, Marceline Loridan-Ivens est une des rares à témoigner encore de ce que furent les camps nazis. Sans langue de bois et sans concession comme on a pu l’entendre ou le lire dans les interviews à la sortie du livre, Et tu n’es pas revenu clame que, soixante-dix ans plus tard, l’absence et le manque pèsent toujours douloureusement. Claude Combet

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