Le 30 novembre dernier, le poète qatari Mohamed al-Ajami a été condamné à la réclusion à perpétuité pour incitation au renversement du régime, insulte au monarque, atteinte à la Constitution, au terme d'un procès à huis clos (
voir notre actualité). Il avait écrit un poème s'adressant au premier ministre du gouvernement provisoire tunisien, Mohammed Ghannouchi. Dans
Nous sommes tous la Tunisie, le poète critique la situation post-Printemps arabe. La décision a été dénoncée par Amnesty International ainsi que par le PEN (Poètes, essayistes, nouvellistes). L'avocat de Mohamed al-Ajami a affirmé son intention de faire appel.
Le 17 décembre dernier, la Biennale internationale des poètes en Val-de-Marne a lancé une pétition en ligne. Le texte, qu'on peut lire sur le site
https://12383.lapetition.be, rappelle l'affaire:
«Un tribunal de Doha vient de condamner à la prison à perpétuité le poète Mohamed al-Ajami, dit Ibn al-Dhib, pour avoir écrit un poème dans lequel il compare tous les pays arabes à la Tunisie en lutte contre une élite despotique. Ibn al-Dhib a été accusé d'incitation au renversement du régime, d'insulte au monarque, d'atteinte à la Constitution et condamné au terme d'un procès à huis clos.»Le texte met en cause l'influence de l'émir du Qatar, et demande au président de la République française d'intervenir:
«L'émir du Qatar, le cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, qui est parfois présenté comme un libéral, soutient le printemps arabe quand il se produit chez ses voisins, mais n'en veut pas chez lui... La puissance financière de cet émirat, troisième producteur de gaz au monde, ses investissements en France (dans le PSG et ailleurs), les services qu'il a rendus aux dirigeants américains et français lors des guerres en Irak et en Libye ne sauraient justifier le silence et la complicité des autorités françaises envers ce déni de justice. Nous demandons au président de la République française d'intervenir sans tarder pour la relaxe et la libération d'Ibn al-Dhib injustement condamné.»