Une envie de regrouper la littérature juive sous un même toit a poussé Gilles Rozier à créer en 2014 avec sa femme, Anne-Sophie Dreyfus, les éditions de l’Antilope. "Ce type de maison d’édition existe dans d’autres pays comme les Etats-Unis ou l’Allemagne, mais c’est un concept un peu nouveau pour la culture française", admet cet auteur et traducteur, qui a dirigé pendant vingt ans la Maison de la culture yiddish à Paris. Avec Anne-Sophie Dreyfus, éditrice depuis vingt-cinq ans, il entend publier des textes traitant de l’identité juive sur les cinq continents : œuvres d’auteurs israéliens contemporains, grands textes de la littérature yiddish inconnus en France, romans judéo-américains, ou encore récits d’Amérique du Sud ou de pays arabes. "Nous lisons nous-mêmes le yiddish et l’hébreu, ce qui n’est pas le cas de tous les éditeurs français", poursuit-il.
Le nom de L’Antilope a été choisi car "nous ne voulions pas d’un nom qui évoque directement la culture juive et qui aurait pu être interprété comme communautariste, alors que nous sommes au contraire dans un esprit d’ouverture, explique Gilles Rozier. L’antilope est un animal vif et gracieux, comme l’est à nos yeux la littérature juive. C’est un animal présent sur plusieurs continents, et dont le nom existe de la même manière dans quasiment toutes les langues. Il peut symboliser la multiplicité de ces littératures." Diffusée par Harmonia Mundi Livres, la maison publiera dès 2016 cinq textes par an. Son premier roman, Comme deux sœurs de Rachel Shalita, paraîtra le 7 janvier. Cyrielle Bedu